JusquâĂ lâĂąge de 21 ans, Griffuelhes ne milita pas Ă©normĂ©ment. DĂ©jĂ il avait des idĂ©es trĂšs nettes sur la situation faite aux ouvriers dans notre sociĂ©tĂ© capitaliste, mais soit par timiditĂ©, soit parce quâil se jugeait peu apte encore Ă jouer un rĂŽle, il nâosait se lancer dans la carriĂšre de propagandiste. LĂ -dessus il lui fallut partir pour le rĂ©giment. On lâenvoya Ă LodĂšve, dans lâHĂ©rault. Il ne fut pas trop malheureux, au milieu des paysans venus de la LozĂšre et des PyrĂ©nĂ©es auxquels il eut affaire et qui le considĂ©raient avec quelque respect parce que dĂ©brouillard et trimardeur. EmployĂ© aux ateliers, en sa qualitĂ© de cordonnier, il tira son service sans grands inconvĂ©nients.
Le spectacle de la caserne contribua cependant Ă le raffermir davantage dans ses idĂ©es rĂ©volutionnaires. DĂ©jĂ , sous lâuniforme, il sâessayait Ă la propagande. Propagande dangereuse, sâil en fut jamais. Il eut la chance de ne pas ĂȘtre inquiĂ©tĂ©. Le service terminĂ©, il fit un bref sĂ©jour dans sa famille, puis revint Ă Paris.
Source: Partage-noir.fr