PlutĂŽt que subir isolĂ©.e, plutĂŽt quâattendre la charitĂ©, ils et elles sâorganisent de façon solidaire pour apprendre et trouver la force de faire valoir leurs droits
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PremiĂšre permanence dâentraide administrative, samedi dernier au Barricade Ă Montpellier. Premiers visiteurs, pile dans lâactualitĂ© : deux personnes venant de recevoir une amende de 135âŹ, relative aux rĂšgles de confinement. « On a pu leur montrer un modĂšle type de contestation de ces PV. DĂ©jĂ , elles avaient lâair contentes » se rĂ©jouit-on, autour de la table.
Matt rappelle que « Le Barricade est un lieu associatif, autogĂ©rĂ©, de diffusion des pratiques et des idĂ©es anticapitalistes et rĂ©volutionnaire ». Dit comme ça, câest un truc qui dĂ©chire. Mais ça peut se traduire par une initiative aussi concrĂšte que cette nouvelle permanence : « Câest pas de lâhumanitaire, câest pas un truc en surplomb qui se pencherait sur les malheurs des gens. Câest horizontal, câest partagĂ©. Les rapports Ă lâadministration ne sont pas quâune petite question personnelle ». Lâadministration câest lâĂtat. Le concret, câest pas forcĂ©ment basique.
Lâinitiative est militante. Nâimporte qui peut y prendre part. Mais plusieurs des adhĂ©rents qui sây consacrent au Barricade ont une expĂ©rience, notamment professionnelle, de ces questions. Laura note que « le confinement a créé encore plus de difficultĂ©s. Il gĂ©nĂšre encore plus de besoins. Mais les services sont encore moins assurĂ©s. DĂ©jĂ , la communication Ă©tait rendue difficile par la numĂ©risation des dĂ©marches, et le nombre dâaccueils physiques accessibles sâest encore rĂ©duit ».
A la permanence dâentraide, il ne sâagit pas de rĂ©gler les problĂšmes Ă la place des gens concernĂ©s. « Un cas type peut ĂȘtre la dĂ©marche Ă effectuer pour obtenir lâouverture des doits Ă la CMU, pour quelquâun qui vient dâarriver sur le territoire et doit attendre trois mois pour en bĂ©nĂ©ficier. On va se mettre Ă son cĂŽtĂ© pour faire la dĂ©marche. LâidĂ©e est que cette personne sera ensuite autonome au moment de demander le renouvellement. Mais aussi quâelle pourra peut-ĂȘtre aider une personne dans la mĂȘme situation ». Lâautonomie, cela se construit. Et ça fait tĂąche dâhuile.
Aider aux dĂ©marches, indiquer les bonnes structures relais selon chaque type de problĂšme, fourmir une adresse, dĂ©nicher une documentation, comprendre les demandes, y compris en dĂ©celer les intentions malfaisantes. Savoir se dĂ©brouiller, et dĂ©jĂ oser : « Câest parfois tellement intimidant, que le seul fait de se mettre Ă plusieurs permet de se motiver, vaincre la phobie, oser demander, oser faire valoir ses droits » expose Maud. Elsa raconte lâexemple dâun contrĂŽle CAF quâelle a subi : « Câest un truc pas croyable, trĂšs intrusif. On rentre chez toi, on va vĂ©rifier combien il y a de brosses Ă dents dans la salle de bain, on relĂšve tes revenus, on te demande de justifier comment tu dĂ©penses ton argent ! Alors lĂ , il faut savoir se dĂ©fendre. Ils nâont pas tous les droits. Mais si tu rĂ©sistes pas, souvent parce que tu sais pas, ils en profitent ».
Accessible sans rendez-vous, cette nouvelle permanence fonctionne les samedis de 14h30 à 17h, au 14, rue Aristide Ollivier (secteur Gare, cÎté rue de Verdun).
Source: Lepoing.net