Pour protĂ©ger la population, le Conseil fĂ©dĂ©ral appelle chacun.e Ă rester chez soi par solidaritĂ©. Alors que la majoritĂ© des Suisses ont le privilĂšge de pouvoir se retirer dans leur maison, celles et ceux qui ne le peuvent pas sont laissĂ©.e.s dehors dans le froid. Certaines personnes nâont pas de papiers, leurs droits sont bafouĂ©s. Iels sont illĂ©gaux, isolĂ©.e.s et ignorĂ©.e.s. Beaucoup de ces personnes sont enfermĂ©es dans des espaces confinĂ©s dans des centres dits dâasile, dans des prisons et des camps. Leur libertĂ© et leur autodĂ©termination leur sont refusĂ©es. Une fois de plus, ces personnes sont “tombĂ©es entre les mailles du filet” – elles nâont pas leur place dans la mĂ©ritocratie. Et notre sociĂ©tĂ© accepte leur mort prĂ©maturĂ©e, car les mesures de protection semblent ne pas sâappliquer Ă elles. Cette situation Ă©tait dĂ©jĂ intolĂ©rable avant le Corona. Il est maintenant encore plus clair que cela ne peut pas continuer ainsi.
Toutes les personnes qui ont Ă©tĂ© poussĂ©es en marge de la sociĂ©tĂ© sont aujourdâhui plus menacĂ©es que jamais. De nombreux.ses sans-papiers perdent leur emploi et ne peuvent plus subvenir Ă leurs besoins fondamentaux. Les institutions de lâĂtat ont cessĂ© leurs activitĂ©s, les bars et les clubs oĂč les gens avaient lâhabitude de se rĂ©fugier pour Ă©chapper aux nuits froides Ă lâextĂ©rieur sont fermĂ©s. A cause des achats de rĂ©serves frĂ©nĂ©tiques, les poubelles des Ă©piceries sont vides. Le “Tischlein deck dich”, oĂč les personnes en situation prĂ©caire pouvaient sâapprovisionner en nourriture pour un franc symbolique chaque semaine, a fermĂ© ses 132 points de distribution de nourriture pour protĂ©ger les bĂ©nĂ©voles, ĂągĂ©.e.s de plus de 65 ans pour la plupart.
La demande dâune grĂšve des loyers ne nous suffit pas. Occupons donc les logements vides ! Ouvrons-les Ă tous ceux pour qui il nâest pas possible de rester Ă la maison.
Avec le slogan “Restez chez vous”, on perd de vue que la solidaritĂ© signifie se dĂ©fendre les un.e.s les autres. La solidaritĂ© inclut tout le monde et ne sâarrĂȘte pas Ă votre clĂŽture de jardin, Ă votre quartier, Ă votre milieu ou Ă votre pays. Une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur la solidaritĂ© garantit que, dans une telle situation, chacun.e a la possibilitĂ© de se protĂ©ger contre lâinfection et de vivre une vie autodĂ©terminĂ©e. Ce nâest Ă©videmment pas le cas actuellement. Les personnes qui font un travail non rĂ©munĂ©rĂ© et celles qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas travailler dans des conditions normales sont oubliĂ©es. LâaccĂšs au logement et lâaccĂšs aux aides de lâĂtat dĂ©pendent de la relation de travail et du statut de rĂ©sidence (titre de sĂ©jour). Cela ne doit pas ĂȘtre le cas, câest pourquoi nous demandons :
- + Un chez-soi pour toustes.
- + La possibilité pour toustes de se protéger.
- + Une existence sûre pour toustes
- + La fermeture immédiate de tous les camps et prisons
Nous proposons :
- + Vous ĂȘtes propriĂ©taire et vos biens sont vides ? Ouvrez-les Ă ceux qui nâont pas de maison ! Ouvrez-les aux personnes enfermĂ©es dans des camps !
- + Ouvrez les chambres dâhĂŽtel comme espace de vie et abolissez les Airbnb !
- + Pour les autres : Si les grandes entreprises et autres ne veulent pas partager leurs biens : occupez une maison. Partagez-la avec celles et ceux qui nâen ont pas. Exigez la justice. Nous nous opposons Ă lâoubli et Ă toute inĂ©galitĂ©. Tout le monde peut faire quelque chose.
Un joli site web a Ă©tĂ© créé pour lâoccasion, avec une vidĂ©o tutoriel sur comment ouvrir des maisons en pĂ©riode de pandĂ©mie http://zuhause.zureich.rip.
Source: Renverse.co