Initialement publié sur Indymedia Nantes le 26 octobre 2020, un tract en A5 recto/verso dont voici une libre transcription :
Parce que ce couvre-feu est lĂ©gitimĂ© par la « lutte » contre le virus alors que câest avant tout un outil de gestion de la population. Quelle est la logique Ă continuer les activitĂ©s la journĂ©e, mais de les interdire le soirâ ? Ou dâinterdire les rassemblements de plus de 10 personnes, mais de garder la main dâĆuvre dâaujourdâhui et de demain au travail et Ă lâĂ©coleâ ? Une logique selon laquelle ce qui nâest pas nĂ©cessaire Ă lâĂ©conomie et au maintien de lâordre peut ĂȘtre supprimĂ©â !
Nous refusons de respecter le couvre-feu parce quâon ne croit pas une seconde que lâĂ©tat agit « pour notre bien », il est comme toujours lĂ pour maintenir lâordre en place, qui profite aux mĂȘmes : les dominants de ce monde. Comme lorsquâils utilisent le vernis humanitaire pour leurs guerres nĂ©ocoloniales, ils avancent lâexcuse de « sauver des vies » pour justifier leurs mesures sĂ©curitaires. Mais nous refusons cette idĂ©e fallacieuse de nous empĂȘcher de vivre, au nom de la « vie ».
Parce que lâĂtat fait partie du problĂšme, son unique rĂ©ponse est globale, obligatoire et avec la rĂ©pression Ă lâencontre de celles et ceux qui ne respectent pas les rĂšgles. Comme dâhabitude, en se plaçant comme essentiel, alliĂ© aux « scientifiques spĂ©cialistes » et aux mĂ©dias, lâĂtat Ćuvre pour nous empĂȘcher de rĂ©flĂ©chir et de nous organiser de façon autonome : penser Ă ce que lâon pourrait faire, chacun·e avec les gentes autour de nous, avec cette situation de virus et tant dâautres infamies issues de ce monde. Se poser la question de comment lâon souhaite vivreâŠ
Nous refusons de respecter le couvre-feu parce que le monde avant Corona Ă©tait dĂ©jĂ insupportable et que cette crise est une bonne occasion pour une accĂ©lĂ©ration exacerbĂ©e du contrĂŽle des populations (la moitiĂ© de la planĂšte a Ă©tĂ© confinĂ©eâ!), de la surveillance de masse, notamment par la technologie, de lâoccupation policiĂšre, de la dĂ©lation⊠En parallĂšle, cette crise renforce encore les rapports de domination dĂ©jĂ bien existants (violences de classe, racistes, dans les famillesâŠ).
Nous sommes nombreu·ses·x Ă nous questionner jusquâoĂč cette situation ira sous le prĂ©texte de lutter contre ce virus. Les dirigeants de ce monde nâont de cesse de parler de « bon sens », mais il nous semble Ă©vident que le seul moteur Ă respecter le couvre-feu demeure la crainte de la rĂ©pression. Car il est Ă©vident que pour une bonne part dâentre nous, le non-respect des rĂšgles inquiĂšte. Mais nous souhaitons essayer de dĂ©passer cette peur (comme toutes celles qui nous enferment dans leurs rangs). Sortir aprĂšs le couvre-feu, et en journĂ©e se rĂ©unir dehors Ă plus de dix. Nous voulons en parler autour de nous, se filer des combines face aux flics (avec ou sans attestations, avec ou sans papiersâŠ), se raconter nos expĂ©riences, se donner de la force collectivementâ!
Comme avant, toutes les rĂ©voltes individuelles et collectives contre ce monde obscĂšne nous donnent de lâoxygĂšne et nous inspirentâ!
Pour que la vie ne se rĂ©sume pas Ă de la survieâ!
PlutĂŽt allume-feu que couvre-feuâ!
Source: Zeka.noblogs.org