LâAzerbaĂŻdjan a attaquĂ© le peuple de lâArtsakh fin septembre 2020 (reprenant les hostilitĂ©s de 1991 contre les manifestations pacifiques des ArmĂ©nien-nes de lâArtsakh). AprĂšs une guerre qui a fait 1300 morts cĂŽtĂ© armĂ©nien (cĂŽtĂ© azĂ©ri les autoritĂ©s ne communiquent pas de chiffres), dont beaucoup de jeunes soldats engagĂ©s dans la dĂ©fense de lâArtsakh contre les troupes azĂ©ries, le premier ministre armĂ©nien a choisi de signer un accord sous le patronage de la Russie. La Russie qui a du mĂȘme coup tombĂ© le masque et se rĂ©affirme comme lâarbitre dans cette rĂ©gion du monde, dĂ©cidant ou non dâaccorder son soutien aux uns et aux autres. Lâaccord prĂ©voit que les belligĂ©rants restent sur leurs positions, alors que lâAzerbaĂŻdjan sâest emparĂ© de la ville stratĂ©gique de Chouchi et dâune partie du territoire de lâArtsakh, en vidant la population armĂ©nienne.
Le prĂ©sident azerbaĂŻdjanais Ilham Aliev a saluĂ© avec les termes suivants ce quâil considĂšre comme une capitulation de lâArmĂ©nie : « Jâavais dit quâon chasserait (les ArmĂ©niens) de nos terres comme des chiens, et nous lâavons fait », a-t-il dit, traitant aussi le premier ministre armĂ©nien de « lĂąche ». Des propos qui montrent lâĂ©tendue de sa haine envers les ArmĂ©niens.
Les hostilitĂ©s ont Ă©tĂ© relancĂ©es le 27 septembre par lâAzerbaĂŻdjan, qui nâa respectĂ© aucun des timides cessez-le-feu proposĂ©s par le groupe de Minsk. La guerre actuelle est la plus sanglante que la reÌgion ait connue depuis la guerre lanceÌe par lâAzerbaiÌdjan indeÌpendant en 1991 contre lâArtsakh. Outre les centaines voire milliers de pertes militaires, la situation humanitaire est catastrophique. Des eÌcoles, des maisons et la catheÌdrale de Chouchi ont eÌteÌ bombardeÌes, la population civile de lâArtsakh a eÌteÌ deÌplaceÌe vers lâArmeÌnie, vidant la rĂ©gion de sa population.
Dans la continuitĂ© du gĂ©nocide armĂ©nien organisĂ© en 1915 par la jeune rĂ©publique turque, celle-ci a fourni un soutien militaire Ă son alliĂ© azĂ©ri, aux cĂŽtĂ©s dâIsraĂ«l qui lui fournit 60 % de son mateÌriel de deÌfense. La Turquie notamment envoyĂ© en soutien de lâarmĂ©e azĂ©rie les mercenaires syriens quâelle mĂȘme a utilisĂ© dans sa guerre contre lâAdministration Autonome du Rojava. Elle poursuit ainsi sa politique impĂ©rialiste et expansionniste dâingĂ©rence dans toutes les guerres de la rĂ©gion (Lybie, Syrie, ArmĂ©nie maintenant), dans lâespoir de dĂ©tourner lâattention de la crise Ă©conomique de grande ampleur qui sĂ©vit dans son territoire.
La dĂ©fense du peuple de lâArtsakh allant Ă lâencontre de leurs intĂ©rĂȘts, les grandes puissances rĂ©gionales, Europe en tĂȘte, se sont contentĂ©es de protestation de façade, ne prenant aucune mesure pour dissuader le prĂ©sident Aliev de mettre fin Ă la guerre.
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Article publié le 12 novembre 2020
Source: Solidaires.org