actu.fr / dimanche 1er novembre 2020
Un homme Ă©tait jugĂ© devant le tribunal judiciaire de Rouen (Seine-Maritime) vendredi 30 octobre 2020, pour avoir incendiĂ© sa cellule de garde Ă vue, puis tentĂ© de sâĂ©vader de lâhĂŽpital Charles-Nicole, avant dâagresser un policier.
Lâaffaire commence lorsque Abdel*, 25 ans, est interpellĂ© dans le cadre dâune affaire de cambriolage (pour laquelle il a Ă©tĂ© mis hors de cause). PlacĂ© en garde Ă vue, lâhomme parvient Ă obtenir un briquet et met le feu Ă la couverture et au matelas de sa cellule. Les fonctionnaires Ă©vacuent le gardĂ© Ă vue et le conduisent Ă lâhĂŽpital de Rouen pour quâil soit examinĂ© par un mĂ©decin.
AprĂšs cet examen, alors que le vĂ©hicule de police fait une manĆuvre pour lui permettre de monter, lâhomme sâenfuit « menottes aux poignets » en direction des voies de TĂ©or, et traverse la voie rapide avant dâĂȘtre rattrapĂ© par un fonctionnaire de police. PlacĂ© dans le vĂ©hicule, lâhomme « hurle en arabe » et « se cogne la tĂȘte Ă plusieurs reprises contre la vitre passager », obligeant alors le policier Ă lâarriĂšre du vĂ©hicule Ă maintenir sa tĂȘte contre la vitre « afin quâil ne se blesse pas ». Il crache alors dans la direction du policier, tente de lui mordre les doigts avant de lui porter un coup de tĂȘte au visage. Les collĂšgues de la victime confirment le comportement « violent » de lâindividu, mais indiquent ne pas avoir Ă©tĂ© tĂ©moins directement des violences sur leur collĂšgue.
ExaminĂ© par un mĂ©decin, le fonctionnaire de police souffre dâun traumatisme crĂąnien et se voit prescrire cinq jours dâincapacitĂ© de travail.
Entendu sur ses faits, lâindividu reconnaĂźt les faits de dĂ©gradations par incendie et dâĂ©vasion, mais conteste avoir Ă©tĂ© violent avec la victime : « Il me frappait, mâĂ©touffait, je criais, je pleurais mais il continuait. »
JugĂ© en comparution immĂ©diate, le prĂ©venu maintien ses dĂ©clarations : « Je nâai pas rĂ©flĂ©chi, jâai commis une grosse erreur, je regrette, mais je nâai pas frappĂ© le policier, câest lui qui mâa violentĂ©. »
PrĂ©sent Ă lâaudience, ledit policier conteste formellement avoir violentĂ© le prĂ©venu : « Je lâai tenu par la tĂȘte dans le vĂ©hicule afin quâil ne se blesse pas, il crachait partout, il mâa portĂ© un coup de tĂȘte au front, jâai Ă©tĂ© sonnĂ©. » Concernant lâĂ©vasion, le fonctionnaire indique avoir « plaquĂ© et maĂźtrisĂ© au sol » le fuyard, craignant quâil se fasse percuter par des vĂ©hicules sur la voie rapide. Il se constitue partie civile par lâintermĂ©diaire de son avocate, et rĂ©clame la somme de 800 euros.
Le ministĂšre public rappelle que le prĂ©venu a « enchaĂźnĂ© les infractions graves », poussant des policiers Ă se mettre en danger. Il refuse Ă cette audience « quâun mauvais procĂšs soit fait Ă la police », et considĂšre que les policiers dans cette affaire ont fait un usage de la force « proportionnĂ©e », requĂ©rant contre Abdel la peine de huit mois dâemprisonnement avec maintien en dĂ©tention.
La dĂ©fense, de son cĂŽtĂ©, estime le coup de tĂȘte portĂ© « de maniĂšre involontaire », et quâil nây a aucun tĂ©moin direct de cette altercation ni de traces sur le visage de la victime, « a contrario de mon client qui porte deux traces sur le visage ». Le conseil du prĂ©venu demande une peine clĂ©mente au tribunal.
Le tribunal dĂ©clare Abdel coupable des faits et le condamne Ă la peine de 6 mois dâemprisonnement, ordonnant son maintien en dĂ©tention. Il devra par ailleurs verser la somme de 1337 euros.**
* Le prénom a été modifié.
** Toute personne est prĂ©sumĂ©e innocente tant que sa culpabilitĂ© nâest pas Ă©tablie et que toute les voies de recours nâont pas Ă©tĂ© exercĂ©es.
Source: Attaque.noblogs.org