En ce 17 dĂ©cembre, jour de lutte contre les violences faites aux TDS, NOUS, OUVRIER-E-S DU SEXE, DETENTEURICES DE LA FORCE ORGASMIQUE, INTERMITTENT-E-S DU FANTASME, NOS OUTILS DE TRAVAIL SONT NOS LANGUES, NOS DOIGTS, NOS ORDIS, NOS NUDES, NOS GODES, NOS TEXTES, NOS CORPS… NOUS AUSSI NOUS SOMMES EN GREVE.
Au crĂ©puscule dâun capitalisme tardif la jouant collĂ© serrĂ© avec le patriarcat blanc, notre bien aimĂ© Etat sâarme de tout un arsenal juridique pour faire chier un nombre incalculable de vies : les nĂŽtres, nous les putes. Cette artillerie lourde se caractĂ©rise non seulement par une putophobie dĂ©complexĂ©e, mais avant tout par une xĂ©nophobie et un racisme mortels, ainsi quâun projet de contrĂŽle des personnes en marge de cette sociĂ©tĂ© mortifĂšre.
En effet, les lois putophobes ; câest-Ă -dire la loi de pĂ©nalisation des clients, la loi sur le proxĂ©nĂ©tisme, le projet de loi Avia, la loi sur les demandeur.euses dâasile ; les lois SESTA â FOSTA aux Etats-Unis ; nous empĂȘchent de nous auto-organiser et nous traquent. Car toute collĂšgue qui vient en aide Ă une autre collĂšgue est considĂ©rĂ©e comme une proxĂ©nĂšte, et aucun lieu sĂ©cure nâest Ă notre disposition pour travailler sereinement. Ces lois supposĂ©es nous protĂ©ger nous poussent Ă prendre PLUS de risques et Ă ĂȘtre confrontĂ©es Ă des situations de danger.
Les plus prĂ©caires dâentre nous sont celles qui sont contraintes de travailler Ă lâextĂ©rieur dans des coins trĂšs isolĂ©s, Ă©loignĂ©s de toute forme de solidaritĂ©. Câest dans ces espaces que les risques de violence sont accrus. Par ailleurs, les putes les plus prĂ©caires sont les exilĂ©es, les sans-papiĂšres, les personnes trans, racisĂ©es, en situation de handicapâŠ
La putophobie est protĂ©iforme, elle sâincarne dans la ville, dans la famille, Ă travers la violence de lâabsence, le rejet, lâexigence de se conformer Ă ce qui les tient Ă©carter de leur honte, ou encore dans les milieux militants, les slogans, les regards, les blagues. Elle ronge nos communautĂ©s, nos intimitĂ©s. Le stigmate nous rĂ©duit aux cendres du silence. Et câest la plus grande des violences.
Le travail du sexe se compose dâune diversitĂ© de pratiques et de parcours : escortes, camgrrrls, acteurices porno, strip-teaseuses, dominas, putes et tant dâautres. Nous vendons de notre temps et des services sexuels, pas notre corps. Il reste Ă lâĆuvre, comme dans tout autre travail. Mais les Travailleureuses Du Sexe doivent en plus subir la rĂ©pression et la stigmatisation.
Nous, nous ne nous trompons pas. Nos ennemis ne sont pas nos clients. Nos ennemis sont les agresseurs, les violeurs, les flics, les patrons, lâEtat. Lâennemi principal, câest le patriarcapitalisme.
Remember : Les flics ne sont pas des fils de putes. Les putes et autres TDS subissent les violences policiĂšres : traques, rafles de sans-papiĂšrEs, vols, chantage, viols, expulsions, emprisonnement.
Les putes et autres TDS sont partout : dans les cortĂšges, dans ta famille, dans ton immeuble, dans ta promo, dans la salle dâattente, sur la piste de danse, et aussi en GAV.
Ătre TDS nâa rien de dĂ©gradant, nos existences nâont rien dâhumiliant.
Vive lâanarcha-syndicalisme pute
Ni lois ni patrons
On veut le beurre lâargent du beurre, et une putain de retraite.
Source: Brest.mediaslibres.org