En cette période de montée des idéologies de crise agressives (néo-nationalisme, islamisme, racisme, virilisme) et de manipulation capitaliste (publicité, consommation, électoralisme) des frustrations découlant de ce même capitalisme, une relecture actualisée (et critique) de La psychologie de masse du fascisme de Reich nous permet de comprendre ces phénomènes en échappant d’une part à un réductionnisme économiciste incapable de penser « la part subjective de l’histoire » et d’autre part à une psychologie individualisante, biologisante et conservatrice incapable de critique sociale, mais aussi de penser une libération révolutionnaire des frustrations capitalistes – avec le chercheur Pierre-Ulysse Barranque.
Entretien avec Pierre-Ulysse Barranque, doctorant, co-directeur de In Situs. Théorie, spectacle et cinéma chez Guy Debord et Raoul Vaneigem (Grupen, 2013) et surtout auteur de « Wilhem Reich et la Révolution allemande. Penser l’entre-deux-guerres avec Marx et Freud » (Contretemps).

Avec en outre une discussion approfondie du cycle capitaliste conduisant à une souffrance perpétuelle : frustration découlant du capitalisme (aliénation, souffrance, absence d’épanouissement), besoin de « décharger » cette frustration sans s’en libérer réellement – ce qui supposerait une sortie du capitalisme –, manipulation capitaliste et/ou politique de cette frustration en offrant un déchargement porteur d’une nouvelle frustration, etc. Avec enfin une critique du capitalisme du 21ème siècle comme sadisme de masse, comme déchargement des frustrations sans épanouissement (consommation, idéologies de crise, défonce), comme renouvellement infini du cycle frustration-décharge-frustration
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