En France, les gouvernements de gauche et de droite cÚdent à la mode des privatisations. Ces politiques révÚlent un culte de la marchandisation des biens publics.
La propagation de la covid-19 a montrĂ© la dĂ©gradation du service public hospitalier, avec un manque de lits et d’Ă©quipements. LâEtat impose une logique de rentabilitĂ© et une austĂ©ritĂ© budgĂ©taire. LâarrivĂ©e de la gauche au pouvoir se traduit par des nationalisations. En revanche, un processus de privatisations sâobserve depuis 1986. DĂšs 1997, le gouvernement de gauche se lance Ă©galement dans la vente dâentreprises publiques.
Une logique de marchandisation s’accĂ©lĂšre et s’insinue dans toutes les sphĂšres de la vie publique. Les privatisations posent Ă©galement la question de la propriĂ©tĂ© privĂ©e et du bien commun. Le journaliste Laurent Mauduit mĂšne des enquĂȘtes sur le monde Ă©conomique. Il dĂ©crit la marchandisation de nombreux secteurs dans son livre PrĂ©dations. Histoire des privatisations des biens publics.
Offensive du capital
Les privatisations demeurent un des piliers des politiques nĂ©olibĂ©rales, avec des consĂ©quences sociales dĂ©sastreuses. Les gouvernements de droite et de gauche nâosent pas assumer ouvertement cette politique. « DerriĂšre l’artifice, cet aveu : de tous les rouages du capitalisme contemporain, sans doute celui des privatisations est-il le plus pernicieux, celui qui a le plus grandement dĂ©stabilisĂ© les Ă©conomies, engendrant des inĂ©galitĂ©s nouvelles spectaculaires », estime Laurent Mauduit. Le nĂ©olibĂ©ralisme Ă©merge au Chili. Pinochet, dictateur sanguinaire, sâentoure des « Chicago Boys ». Milton Friedman, pape du nĂ©olibĂ©ralisme, conseille la junte au pouvoir. Coupes budgĂ©taires, baisse des salaires et hausse des licenciements collectifs, dĂ©mantĂšlement du systĂšme de retraites sâaccompagnent dâun plan massif de privatisations. La grande bourgeoisie chilienne retrouve ses propriĂ©tĂ©s. Ensuite, dâimportants secteurs de lâĂ©conomie sont livrĂ©s Ă des puissances financiĂšres, souvent amĂ©ricaines ou espagnoles.
La Grande-Bretagne de Margaret Thatcher entreprend Ă©galement de nombreuses privatisations. Lâexemple des trains est souvent citĂ© comme un modĂšle de dĂ©sastre, avec des centaines de morts et des millions de rĂ©clamations. Retards Ă rĂ©pĂ©tition, annulations de train et personnels en sous-effectifs sont des consĂ©quences visibles. Surtout, les compagnies ferroviaires refusent dâinvestir pour la sĂ©curitĂ© et le renouvellement du matĂ©riel. Des privatisations sont menĂ©es en Russie et en Afrique dans les annĂ©es 1990. Lâexemple le plus rĂ©cent reste la GrĂšce qui privatise uniquement pour rembourser sa dette. En France, le bilan des privatisations menĂ©es par les gouvernements de droite et de gauche semble dĂ©sastreux. La logique financiĂšre prime sur lâinvestissement et lâemploi. Le capitalisme nĂ©olibĂ©ral favorise lâintĂ©rim et la prĂ©caritĂ©.
Dans ses Commentaires sur la sociĂ©tĂ© du spectacle, Guy Debord montre les liens entre le capitalisme et la mafia. « On se trompe Ă chaque fois que lâon veut expliquer quelque chose en opposant la Mafia Ă lâEtat : ils ne sont jamais en rivalitĂ©. La thĂ©orie vĂ©rifie avec facilitĂ© ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient trop facilement montrĂ©. La Mafia nâest pas Ă©trangĂšre dans ce monde ; elle y est parfaitement chez elle », analyse Guy Debord. Une mafia du bas reste liĂ©e Ă la misĂšre et Ă la criminalitĂ©. Mais il existe aussi une mafia du haut dans la grande bourgeoisie.
Les paradis fiscaux abritent dâailleurs lâargent de cette classe. La dĂ©rĂ©glementation des jeux dâargent et la privatisation de la Française des jeux permettent Ă des milliardaires et autres patrons de casinos de rafler la mise. L’Ă©mission « Direct Poker », sur une chaĂźne de BollorĂ©, est prĂ©sentĂ©e par le fils de Patrick Balkany, un politicien vĂ©reux condamnĂ© pour fraude fiscale. On pourrait croire Ă une blague. Par ailleurs, les jeux en ligne permettent le blanchiment de lâargent du crime organisĂ©.
Braderies en séries
Les privatisations favorisent lâaffairisme, avec ses tractations occultes et ses conflits dâintĂ©rĂȘts. David AzĂ©ma, haut-fonctionnaire qui gĂšre la privatisation dâEDF-GDF en 2014, permet Ă une banque de gagner 50 millions dâeuros. Peu de temps aprĂšs, David AzĂ©ma quitte la fonction publique pour rejoindre cette banque dâaffaires. LâEtat, censĂ© dĂ©fendre lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, ne fait que dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts de la bourgeoisie qui le dirige. Ensuite, les banques dâaffaires nâhĂ©sitent pas Ă dĂ©baucher des haut-fonctionnaires de Bercy pour ĂȘtre en position avantageuse au moment des privatisations. ConsanguinitĂ© et conflits dâintĂ©rĂȘt restent au cĆur du capitalisme français.
Par ailleurs, des entreprises publiques sont bradĂ©es alors quâelles rĂ©alisent dâimportants profits. La vente des autoroutes reste un exemple Ă©clatant. Ce dĂ©tournement de fond public bĂ©nĂ©ficie du consentement de lâEtat. Emmanuel Macron, alors Ministre de lâĂ©conomie, entame la privatisation de lâaĂ©roport de Toulouse-Blagnac. Pourtant, il affirme que lâEtat et les collectivitĂ©s locales doivent rester majoritaires Ă 50,01% dans le capital. Il nie la privatisation. Mais lâaĂ©roport est bien vendu Ă des investisseurs douteux et Ă des capitaux chinois. MalgrĂ© cet Ă©chec, le prĂ©sident Emmanuel Macron veut brader ADP qui gĂšre les aĂ©roports de Paris.
Les privatisations brisent la vitrine du modĂšle social français. Lâexemple de France TĂ©lĂ©com apparaĂźt comme le plus connu. AprĂšs lâouverture Ă la concurrence, lâentreprise est privatisĂ©e pour devenir Orange. La firme rivalise avec les pires groupes privĂ©s. Ses dirigeants reçoivent des salaires mirobolants. En revanche, les autres salariĂ©s subissent des licenciements et une pression managĂ©riale qui pousse jusquâau suicide. La privatisation dâEDF dĂ©bouche Ă©galement vers une vague de licenciements. La rĂ©glementation des tarifs est mĂȘme menacĂ©e. Ce qui peut engendrer une augmentation des factures dâĂ©lectricitĂ©.
Des processus de privatisation sont dĂ©jĂ bien engagĂ©s dans des entreprises publiques. La Poste ne cesse de fermer des bureaux et de dĂ©velopper ses activitĂ©s bancaires. Lâentreprise nâest plus soumise Ă ses obligations de service public. La Poste se lance dans des activitĂ©s plus lucratives, comme la distribution de colis pour concurrencer Amazon. La SNCF subit le mĂȘme processus. Les petites lignes ferroviaires sont fermĂ©es et les billets Ă tarif social social sont supprimĂ©s. En revanche, les gares se transforment en galeries commerciales. MĂȘme la SĂ©curitĂ© sociale semble menacĂ©e. Des compagnies comme Axa lorgnent sur la manne de lâassurance maladie. Le systĂšme de retraite fondĂ© sur la solidaritĂ© inter-gĂ©nĂ©rationnelle nâest quâun lointain souvenir. Les systĂšmes dâĂ©pargne individuelle se multiplient dĂ©jĂ .
Lâenseignement supĂ©rieur et la tĂ©lĂ©vision subissent Ă©galement un processus de marchandisation. Les Ă©coles de commerce et autres Ă©tablissements privĂ©s se multiplient, malgrĂ© des frais dâinscription Ă©levĂ©s. TFI incarne la tĂ©lĂ©vision privatisĂ©e toujours en quĂȘte dâaudimat. « La tĂ©lĂ©vision ou lâenseignement supĂ©rieur ne sont que deux des illustrations les plus visibles de cette marchandisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e qui peut aller jusquâĂ des privatisations, mais qui prend plus gĂ©nĂ©ralement la forme dâune intrusion de lâargent et des logiques de profit et de rentabilitĂ© dans les sphĂšres de la vie publique », observe Laurent Mauduit.
Perspectives politiques
Face Ă ce processus de marchandisation, il semble important dâinventer de nouvelles perspectives politiques. La gauche impose des nationalisations et insiste sur le rĂŽle de lâEtat dans lâĂ©conomie. Mais le bilan de ces expĂ©riences se rĂ©vĂšle dĂ©sastreux. LâEtat rachĂšte des entreprises en difficultĂ© financiĂšre avant de les revendre lorsquâelles rĂ©alisent des bĂ©nĂ©fices. La socialisation des pertes et la privatisation des profits sâobservent notamment avec la nationalisation de la SNCF en 1937. Câest Ă partir de 1945 que sâengage une grande vague de nationalisations. Le Parti communiste et la droite sâaccordent sur le programme du CNR, avec son patriotisme franchouillard. Le Parti communiste sâoppose aux grĂšves ouvriĂšres de 1946 pour mieux dĂ©fendre la production française et la reconstruction nationale. Durant la pĂ©riode des Trente glorieuses sâimpose un compromis social avec une fraction de la vie Ă©conomique qui Ă©chappe Ă la logique de profit.
En 1981, François Mitterrand et le Parti socialiste imposent des nationalisations. Pourtant, en 1983, le tournant de la rigueur impose une logique libĂ©rale et comptable dans les entreprises publiques. Les groupes nationalisĂ©s sont ensuite progressivement revendus au privĂ©. « La vieille opposition entre lâEtat et le marchĂ© est largement factice, puisque lâEtat peut se soumettre Ă ses diktats au lieu dâen ĂȘtre le rempart », souligne Laurent Mauduit. Les services publics adoptent les mĂ©thodes managĂ©riales des groupes privĂ©s. En France, une culture jacobine et rĂ©publicaine insiste sur la socialisation par en haut, Ă travers le contrĂŽle de lâEtat. Mais il existe dâautres exemples historiques, comme les expropriations de terres et dâusines pendant la rĂ©volution espagnole de 1936. Il existe une autre tradition, avec le communisme de conseils qui insiste sur lâauto-organisation et la rĂ©organisation de lâĂ©conomie depuis la base. En France, la Commune de 1871 sâinscrit dans cette filiation de lâautonomie ouvriĂšre.
Lâappropriation collective des moyens de production nâest plus un horizon mis en avant. LâURSS a traduit ce projet politique par une Ă©tatisation de lâĂ©conomie et par la dictature stalinienne. Une classe bureaucratique a remplacĂ© la bourgeoisie comme classe dirigeante pour imposer une tyrannie sanglante. La social-dĂ©mocratie et le possibilisme avec les nationalisations et lâĂ©conomie mixte a Ă©galement Ă©chouĂ©. Les luttes pour les services publics se recroquevillent dans une posture frileusement dĂ©fensive. La question de la propriĂ©tĂ© nâest plus posĂ©e. « En voulant faire lâĂ©conomie dâun nouveau dĂ©bat sur la propriĂ©tĂ© (propriĂ©tĂ© privĂ©e comme propriĂ©tĂ© dâEtat), la gauche dans toutes ses sensibilitĂ©s a entretenu lâillusion que le systĂšme Ă©conomique pouvait ĂȘtre amĂ©nagĂ© ou amendĂ© », analyse Laurent Mauduit. Pourtant, le capitalisme nĂ©olibĂ©ral ne tolĂšre plus aucun compromis ni la moindre rĂ©forme sociale. La catastrophe Ă©cologique et climatique impose Ă©galement une rupture rapide avec le capitalisme.
Le rĂ©formisme Ă lâancienne, incarnĂ© par lâĂ©conomiste Thomas Piketty, dĂ©fend une redistribution des richesses par la fiscalitĂ©. Mais ce vieux programme, historiquement portĂ© par les partis sociaux-dĂ©mocrates, ne prend pas en compte les Ă©volutions du capitalisme nĂ©olibĂ©ral avec les mutations du monde du travail et la financiarisation de lâĂ©conomie. Le modĂšle des coopĂ©ratives nâest pas parvenu Ă bĂątir des espaces qui Ă©chappent Ă la logique marchande. Lâexemple des coopĂ©ratives agricoles montre comment le capitalisme a rongĂ© progressivement cette expĂ©rience. Les banques mutualistes et coopĂ©ratives dĂ©voilent toute lâhypocrisie de ces labels.
Le mouvement des communs, incarnĂ© par Pierre Dardot et Christian Laval, souligne les limites de lâEtat comme rempart au marchĂ©. La logique nĂ©olibĂ©rale sâimpose Ă©galement dans les institutions et entreprises publiques. Le mouvement des communs sâattache Ă©galement Ă une dynamique dĂ©mocratique qui refuse dâattendre les changements de lâEtat. Des formes collaboratives de partage doivent remplacer les systĂšmes verticaux dâautoritĂ© qui existent dans les entreprises publiques et privĂ©es. Les services publics ne doivent plus ĂȘtre administrĂ©s par lâEtat central mais par leurs usagers.
Abolir la société marchande
Le livre de Laurent Mauduit permet de se replonger dans les dossiers des multiples privatisations en France. Il sâappuie sur ses nombreuses enquĂȘtes dans le secteur Ă©conomique, avec celles de Martine Orange. Il permet de faire dĂ©couvrir les coulisses des tractations entre commis de lâEtat et capitalistes. Il insiste, dans le sillage de son prĂ©cĂ©dent livre, sur les conflits dâintĂ©rĂȘt qui grouillent dans le capitalisme français. Le journaliste revient Ă©galement sur les consĂ©quences de ces privatisations. Ces opĂ©rations s’apparentent Ă dâimportants dĂ©tournements dâargent public, avec des entreprises bradĂ©es. Surtout, Laurent Mauduit sâattache Ă proposer une rĂ©flexion sur les privatisations et la marchandisation de lâĂ©conomie. Il ouvre mĂȘme de nouvelles perspectives.
NĂ©anmoins, son livre reste engluĂ© dans la langue de la vieille gauche. La dĂ©fense des services publics apparaĂźt dâailleurs comme le principal cheval de bataille dâune extrĂȘme gauche Ă©dentĂ©e. Câest Ă©videmment Attac, la CGT, des syndicats corporatistes de fonctionnaires et autres sectes gauchistes qui ont consolidĂ© le discours autour de la dĂ©fense des services publics. Lâopposition au nĂ©olibĂ©ralisme ne peut sâempĂȘcher de dĂ©boucher vers lâidĂ©alisation du bon vieux capitalisme Ă lâancienne, associĂ© Ă un « modĂšle rhĂ©nan » pour faire plus sophistiquĂ©. Face au grand mĂ©chant marchĂ©, câest lâEtat qui doit nous sauver. Ce discours frelatĂ© sâaccompagne dâun nationalisme de gauche.
Laurent Mauduit se laisse souvent emportĂ© par ce discours autour de la dĂ©fense des « bijoux de famille ». NĂ©anmoins, il tient Ă se dĂ©marquer dâun souverainisme qui revient Ă la mode. Dans sa description, il montre bien que les privatisations sont opĂ©rĂ©es par lâEtat, y compris par les gouvernements de gauche. Câest la classe dirigeante française qui offre ses cadeaux Ă ses amis capitaliste. Cette description permet de sortir des inventions complotistes et autres fantasmes sur le diktat europĂ©en. Les privatisations restent Ă lâinitiative des gouvernements et non de directives de la Commission europĂ©enne ou de Bilderberg.
Laurent Mauduit remet en cause lâautre fantasme de la gauche nationaliste qui insiste sur le rempart de lâEtat face au marchĂ©. Les pratiques de pantouflages, avec le passage du public ou privĂ© et inversement, montrent la collusion entre hauts-fonctionnaires et capitalistes. Ils sont passĂ©s par les mĂȘmes Ă©coles, lâENA notamment, frĂ©quentent les mĂȘmes lieux et rĂ©seaux de sociabilitĂ©s. Câest donc une classe sociale homogĂšne qui partage des intĂ©rĂȘts communs. La haute bourgeoisie ne se prĂ©occupe pas de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Les services publics sont alors mis au service dâun certain public.
Laurent Mauduit adopte lâoptique du journalisme Ă©conomique. Il se penche surtout sur les ventes dâentreprises publiques. Mais il nâaborde pas de maniĂšre approfondie les rĂ©percussions des logiques nĂ©olibĂ©rales sur les travailleurs des entreprises publiques. Il semble important de souligner lâimpact des mĂ©thodes managĂ©riales qui imposent des logiques de rentabilitĂ© et de performance. La situation des hĂŽpitaux montre lâampleur de ce phĂ©nomĂšne. Le statut de fonctionnaire, avec la protection de lâemploi, sâefface derriĂšre les contrats courts et la prĂ©caritĂ©. Ensuite, lâindividualisation des tĂąches vise Ă briser les collectifs de travail. Ce qui limite les capacitĂ©s de lutte et dâorganisation des travailleurs.
La gauche dĂ©fend la SNCF comme service public mais nâexprime aucune solidaritĂ© de classe avec les grĂšves des cheminots. Cette apologie du service public favorise un cloisonnement corporatiste plutĂŽt que de tisser dâindispensables solidaritĂ©s interprofessionnelles. Les luttes autour des services publics se prĂ©sentent Ă©galement comme des combats sĂ©parĂ©s. En 2009, le rĂ©fĂ©rendum citoyen sur La Poste montre la limite de cette approche. Ce sont les grĂšves et leurs gĂ©nĂ©ralisations qui peuvent permettre de riposter face aux attaques du nĂ©olibĂ©ralisme. La dĂ©fense du service public permet de comprendre la logique de marchandisation. Mais ce nâest pas cette lorgnette qui suffit Ă remettre en cause lâordre capitaliste.
Pourtant, Laurent Mauduit semble conscient de cette limite. Il lance donc la proposition des communs. Câest un modĂšle stratĂ©gique qui permet de ne pas se limiter Ă une transformation sociale depuis les sommets de lâEtat. MalgrĂ© la critique des coopĂ©ratives, il semble difficile de voir en quoi les communs se dĂ©marquent de la logique alternativiste voire dâune autogestion du capital. Pour dĂ©truire la sociĂ©tĂ© marchande, il faut Ă©galement abolir lâargent, la valeur, le travail et toutes les logiques du capital. Câest donc un processus de rupture qui doit sâamorcer Ă partir de la gĂ©nĂ©ralisation des grĂšves et des luttes sociales.
Source : Laurent Mauduit, Prédations. Histoire des privatisations des biens publics, La Découverte, 2020
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Pour aller plus loin :
VidĂ©o : Laurent Mauduit : « LâĂtat nâest pas plus vertueux que le marchĂ© », publiĂ© sur le site de la revue Regards le 7 octobre 2020
VidĂ©o : Laurent Mauduit – La privatisation des biens publics : un “racket organisĂ©” ?, Ă©mission diffusĂ©e sur Sud Radio le 28 septembre 2020
VidĂ©o : Et si on privatisait tout ? Ou plus rien ?, Ă©mission Interdit d’interdire diffusĂ©e le 30 septembre 2020
VidĂ©o : LâInvitĂ© – Laurent Mauduit : « Comment les privatisations ont modifiĂ© le capitalisme français », mis en ligne sur le site du journal Le TĂ©lĂ©gramme le 10 septembre 2020
Vidéo : Pour le journaliste Laurent Mauduit, « on a privé les citoyens du contrÎle de leurs biens », diffusé sur France Info le 17 septembre 2020
Radio : Le journal de 12h30, émission diffusée sur Europe 1 le 3 septembre 2020
Jean Bastien, Quand privatisations rime avec prédations, publié sur le site Non fiction le 15 septembre 2020
Les ravages de trente-cinq années de privatisations, publié sur le site de Salaire à Vie le 8 septembre 2020
Isabelle Avran, Avec « Prédations », Laurent Mauduit livre un plaidoyer pour les « biens communs », publié sur le site de la revue Nouvelle Vie OuvriÚre le 11 septembre 2020
Emmanuel Lemieux, Laurent Mauduit, prédateur de prédateurs, publié sur le site Les Influences le Le 26 septembre 2020
Blog Contre les privatisations, en défense des biens communs ! publié sur Mediapart
Source: Zones-subversives.com