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Les annĂ©es couleront avant que les humains, devenus plus raisonnables, consentent Ă la libre maternitĂ© et admettent le droit Ă lâavortement. Les hommes qui, dĂšs aujourdâhui, propagent au risque de leur libertĂ©, ces thĂ©ories de vĂ©ritĂ©, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des prĂ©curseurs.
Et cela nous ramĂšne Ă Paul Robin. Il nous reste peu de place Ă lui consacrer. Mais cet apĂŽtre, aussi modeste que sincĂšre, nous pardonnera dâavoir peu parlĂ© de lui, pour nous attarder davantage sur les doctrines qui lui sont chĂšres.
Il est nĂ© Ă Toulon, le 3 avril 1837 ; il a fait ses Ă©tudes aux lycĂ©es de Bordeaux et de Brest. AprĂšs avoir Ă©tĂ© quelque temps Ă©lĂšve pharmacien de la marine et pendant deux ans maĂźtre dâĂ©tudes aux lycĂ©es dĂ© Rennes et de Brest, il fut admis en 1858 Ă lâEcole normale supĂ©rieure. Il en sortit en 1861 et enseigna les sciences physiques et naturelles Ă la Roche-sur-Yon et Ă Brest.
A partir de ce moment, il sâoccupe activement dâĂ©ducation. En 1868, il prend part au CongrĂšs de Bruxelles, comme membre du Conseil gĂ©nĂ©ral belge de lâ« Association internationale des Travailleurs » et y prĂ©sente un remarquable rapport sur lâĂ©ducation intĂ©grale. Puis il fonde le Soir, journal dâenseignement populaire. En 1868, Ă la suite de grĂšves, il est expulsĂ© et se rend Ă GenĂšve, oĂč il se lie avec Bakounine et Herzen. Enfin, en 1870, il arrive Ă Paris ; il est poursuivi, incarcĂ©rĂ© Ă Sainte-PĂ©lagie. Au 4 septembre, il est libĂ©rĂ© et se rĂ©fugie Ă Bruxelles dâoĂč il est expulsĂ© immĂ©diatement. De lĂ il se rend Ă Brest, la capitale Ă©tant bloquĂ©e ; puis passe Ă Londres oĂč il demeure jusquâen 1879.
Pendant son exil, il collabore au Dictionnaire pĂ©dagogique de Ferd. Buisson. Celui-ci le fait nommer inspecteur primaire Ă Blois. Mais bientĂŽt, le 16 dĂ©cembre 1880, Robin est nommĂ© directeur de lâorphelinat PrĂ©vost, Ă Cempuis, dans lâOise, en pleine rĂ©gion clĂ©ricale.
Source: Partage-noir.fr