
Jeudi 20 janvier dans lâaprĂšs-midi, nous avons appris la tentative de suicide dâune agente de lâinspection du travail de Paris. Nos organisations syndicales et les collĂšgues de Paris sont extrĂȘmement choquĂ©.es par cette nouvelle. Cet acte dramatique a eu lieu au sortir dâune rĂ©union entre lâagente, accompagnĂ©e de la CGT, et la direction de lâUD Mme Chazelle et M. Raher. Cette rĂ©union, demandĂ©e par lâagente pour cause de souffrance au travail sâest transformĂ©e en entretien Ă charge oĂč notre collĂšgue a Ă©tĂ© extrĂȘmement malmenĂ©e par les 2 chef.fes.
Cette tentative de suicide, qui intervient 10 ans presque jour pour jour aprĂšs le suicide de notre collĂšgue Romain, est une nouvelle dĂ©monstration de lâĂ©tat inquiĂ©tant de nos services du ministĂšre du travail. La situation nâest pas nouvelle malheureusement et fait Ă©cho aux multiples tentatives de suicide dâagent.es du MinistĂšre ces derniĂšres annĂ©es. Les organisations syndicales et les diffĂ©rentes instances de reprĂ©sentation du personnel nâont cessĂ© de dĂ©noncer les dĂ©rives de la hiĂ©rarchie au MinistĂšre dans sa gestion des agent.es.
Preuve en est : la premiĂšre communication de la Responsable dâUnion DĂ©partementale, aprĂšs quâelle a Ă©tĂ© informĂ©e de la TS, a Ă©tĂ© dĂ©sastreuse : laconique et froide, elle sâest bornĂ©e Ă assurer les agent.es de la possibilitĂ© de faire appel Ă un soutien psychologiqueâŠ
Un CHSCT de lâUD 75 a Ă©tĂ© rĂ©uni en urgence ce vendredi 21 janvier aprĂšs lâalerte pour Danger Grave et Imminent du secrĂ©taire de lâinstance. Le directeur rĂ©gional a assurĂ© quâune enquĂȘte aurait lieu et que la direction de lâUD, directement mise en cause par la collĂšgue, ne serait pas partie prenante de la commission. Il a Ă©galement assurĂ© que lâaccident de service sera reconnu dĂšs que demandĂ©, mais nous serons vigilant.es car nous avons trop souvent vu la direction se renier.
Bien que malheureusement habituĂ© Ă ces actes de dĂ©tresse, le ministĂšre tarde toujours Ă mettre en place des mesures dâaccompagnement psychologique Ă lâĂ©gard de lâensemble des agent.es et se refuse Ă suspendre les entretiens de recadrage et les injonctions de productivitĂ© en tout genre.
En effet, toutes ces derniĂšres annĂ©es leur ligne de conduite nâa pas variĂ© : toujours plus dâobjectifs chiffrĂ©s, toujours plus dâindividualisation des rĂ©sultats, toujours plus de pressions dâune hiĂ©rarchie plĂ©thorique pour toujours moins dâagent.es et de moyens.
Les effectifs sont Ă lâos, les collĂšgues supportent pour beaucoup des intĂ©rims longs, les objectifs chiffrĂ©s sont gĂ©nĂ©ralisĂ©s, les systĂšmes de primes sont opaques, sans compter la rĂ©forme de lâOTE qui casse lâunitĂ© des services, gĂ©nĂšre dâinnombrables dysfonctionnements et engendre toujours plus dâĂ©puisement professionnel. Lâorganisation du travail et des services fait des ravages, a fortiori en cas de maladie ou de handicap. Les nouvelles rĂšgles de mutation et lâopacitĂ© du choix des candidat.es retenu.es ajoutent Ă la souffrance de collĂšgues voulant changer de poste ou, trop souvent, sâextraire de situations de travail devenues dangereuses pour leur santĂ©.
Et lorsque les agent.es, Ă bout de forces, tirent la sonnette dâalarme, iels ne sont au mieux pas entendu.es et au pire, comme ici, se retrouvent malmenĂ©.es par leur.es chef.fes, sommĂ©.es de se montrer plus productif.ves et de taire leurs souffrances.
Mais leur morale nâest pas la nĂŽtre.
Nous sommes et resterons solidaires et nous combattrons toujours la violence de cette organisation du travail qui broie les agent.es. Nous nous opposons Ă la dĂ©shumanisation des relations professionnelles et demandons le retour Ă des services du personnel, informatique et financier sur site avec de rĂ©els moyens de fonctionnement, nous nous opposons au dĂ©voiement des missions des agent.es visant Ă leur faire contrĂŽler lâactivitĂ© dâautres agent.es plutĂŽt que dâassurer leur rĂŽle dâappui. Nous demandons lâarrĂȘt des objectifs chiffrĂ©s, nous demandons des effectifs et des moyens nĂ©cessaires pour mener Ă bien nos missions, nous demandons que notre hiĂ©rarchie cesse ses maltraitances managĂ©riales. Nous invitons les collĂšgues en souffrance sur leurs postes de travail Ă se prĂ©server, en se retirant des entretiens professionnels et Ă solliciter lâappui des organisations syndicales prĂ©sentes localement.
Un premier rassemblement de soutien Ă notre collĂšgue aura lieu jeudi 27/01 Ă 11h devant le site de Jemmapes Ă Paris.
Nous invitons Ă tenir dâautres rassemblements de solidaritĂ© partout oĂč cela sera possible.
Source: Cnt-tas.org