Mai 17, 2023
Par Le Mouton Noir (QC)
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L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

Au cours des dernières semaines, le préfet de la MRC Michel Lagacé et le promoteur Kevin Poitras ont laissé entendre que les services animaliers étaient une nouvelle obligation légale qui justifiait la création d’une société protectrice des animaux. Le Bas-Saint-Laurent fait figure d’exception en n’étant pas desservi par un tel service.

Or, le MAPAQ (ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation) a confirmé au Réseau d’Information sur les Municipalités que les seules obligations des municipalités sont celles qui découlent du Règlement d’application de la Loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens.

Ce règlement prévoit que l’enregistrement des chiens auprès des municipalités est obligatoire et que celles-ci ont la responsabilité de contrôler les chiens dangereux. Bien des municipalités exercent actuellement ces pouvoirs elles-mêmes. D’ailleurs, plusieurs municipalités de la région comme Saint- Pascal et Dégelis n’exigent pas d’enregistrement des chats.

Les services animaliers doivent être fournis par les municipalités obligatoirement aux citoyens. Cependant, la presque totalité des municipalités n’est pas équipée ou ne veut tout simplement pas s’occuper de ce dossier car il est souvent lourd et laborieux. Le manque de ressources formée et qualifiée à l’interne est aussi un enjeu.

Et c’est ce que cette nouvelle SPA souhaite faire : Offrir un service complet aux municipalités à un faible coût !

Le Réseau d’Information sur les Municipalités se demande également si le projet de SPA va entraîner une pression sur les tarifs des médailles, voire leur imposition aux animaux qui ne sont actuellement pas tenus d’en détenir. Ces tarifs ne sont pas les mêmes dans toutes les municipalités et sont parfois plus élevés pour les animaux non stérilisés.

De plus, le Réseau a observé que la Ville de Rimouski, en plus d’une entente de services, subventionnait de façon récurrente à coup de centaines de milliers de dollars l’OSBL qu’elle a mandaté pour offrir les services animaliers. Il se demande alors si la SPA de Rivière-du-Loup va solliciter des fonds publics pour lancer et opérer le projet en plus des revenus des ententes avec les municipalités et des services aux citoyens. En effet, le promoteur parie actuellement sur l’apport du bénévolat pour réduire les coûts, mais en cas d’insuffisance cela pourrait augmenter le budget de l’opération.

À titre d’exemple, les coûts des ententes de services de la SPA de la Mauricie équivalent à environ 4$ par habitant pour les dernières municipalités y ayant adhéré. M. Poitras indique que les coûts par habitant du projet dépendraient du nombre de municipalités adhérentes. De plus, le Réseau se demande si le service pourrait être dispensé de façon viable dans chaque MRC plutôt que d’être centralisé à Rivière-du-Loup.

En conclusion, le Réseau d’Information sur les Municipalités n’est pas opposé à l’offre de services proposée mais invite à la vigilance sur le contrôle des coûts et à informer et consulter correctement la population, alors que le projet est actuellement discuté en privé avec certains élus seulement.




Source: Moutonnoir.com