Lundi 23 novembre 2020, un cas positif au Covid-19 a Ă©tĂ© confirmĂ© parmi les personnes enfermĂ©es au centre de rĂ©tention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot. Il sâagit dâune personne privĂ©e de libertĂ© au CRA depuis environ deux mois, si bien quâil est acquis quâelle a Ă©tĂ© contaminĂ©e par le virus au sein du centre.
Cela dĂ©montre, une fois encore, que le protocole sanitaire Ă©laborĂ© par le ministĂšre de lâIntĂ©rieur et mis en place dans les CRA est insuffisant ou du moins inapplicable et quâĂ lâĂ©vidence il ne permet pas dâempĂȘcher la propagation du virus. Ce nouveau cas positif fait en effet suite au cluster qui est apparu au mois dâaoĂ»t dans ce centre et aux nombreux foyers Ă©pidĂ©miques qui ont pu se dĂ©clarer dans dâautres CRA comme Ă Hendaye, Toulouse, Bordeaux, Coquelles ou encore Lyon.
Selon le protocole sanitaire du ministĂšre de lâintĂ©rieur (Ă©laborĂ© en mars et mis Ă jour en juillet 2020), « La survenue dâun premier cas de COVID-19 chez le personnel ou une personne retenue implique :
- La rĂ©alisation de tests de dĂ©pistage par RT-PCR chez lâensemble des personnels du centre dĂšs que possible ;
- Lâidentification par lâUMCRA des contacts Ă risque parmi les personnes retenues. Pour ces personnes, le dĂ©pistage est organisĂ© par lâUMCRA selon la doctrine gĂ©nĂ©rale ;
- Lâisolement du reste du groupe pendant 14 jours. »
Or, Ă ce jour, aucun dĂ©pistage nâa Ă©tĂ© proposĂ© aux personnels du centre et lâisolement du groupe nâest aucunement prĂ©vu puisque les nouveaux placements et les expulsions sâenchaĂźnent au CRA du Mesnil-Amelot, Ă contre-courant des mesures de prĂ©vention et dâisolement qui sont imposĂ©es Ă tout le reste de la population.
Les seules mesures prises Ă ce jour sont le transfert de la personne testĂ©e positive au CRA de Plaisir â centre destinĂ© Ă lâenfermement des personnes atteintes de la Covid-19 au niveau national â et la mise Ă lâĂ©cart de celle qui partageait sa chambre en cellule dâisolement disciplinaire. Or, cet espace dont lâusage pose fortement question en gĂ©nĂ©ral, est encore moins adaptĂ© Ă une personne ayant besoin de soins (la cellule ne possĂšde pas de fenĂȘtre, la lumiĂšre reste allumĂ©e en permanence, lâaccĂšs au reste du CRA est interdit ce qui limite dâautant les droits de la personne, etc.). Cette personne a pu ĂȘtre testĂ©e et son rĂ©sultat Ă©tant revenu nĂ©gatif le 25 novembre, elle a rejoint les autres personnes retenues en zone de vie. De ce fait, lâisolement de 7 jours prĂ©conisĂ© suite Ă un contact avec une personne positive nâa pas Ă©tĂ© respectĂ© et rien ne permet dâaffirmer que cette personne nâest pas porteuse du virus. Aucun dĂ©pistage massif nâest par ailleurs prĂ©vu dans le centre alors mĂȘme que toutes les personnes enfermĂ©es sont potentiellement cas contacts. Les repas sont en effet pris en commun au sein du mĂȘme rĂ©fectoire, les personnes partagent leurs chambres ainsi que les sanitaires.
La Cimade appelle donc une nouvelle fois le ministĂšre de lâIntĂ©rieur Ă prendre ses responsabilitĂ©s en termes de protection de la santĂ© des personnes qui se trouvent enfermĂ©es dans les centres de rĂ©tention et demande la fermeture de ces derniers.
Auteur: Admin_Ile_de_France
Source: Lacimade.org