Il y a 6 ans, ClĂ©ment MĂ©ric mourait en plein cĆur de Paris, assassinĂ© par des militantEs nĂ©o-nazis. Pour beaucoup, cet Ă©vĂ©nement fut un choc. Six ans plus tard, lâextrĂȘme droite et les idĂ©es rĂ©actionnaires quâelle dĂ©fend ont gagnĂ© en puissance en arrivant au pouvoir dans de nombreux pays.
En se prĂ©sentant souvent comme « anti-systĂšme » et sur une ligne nationaliste, viriliste et xĂ©nophobe, les extrĂȘmes droites ont rĂ©ussi Ă progresser voir Ă sâimposer dans certains pays. Dernier exemple marquant avec le BrĂ©sil de Bolsonaro, mais aussi plus prĂšs dâici, en Europe : en Autriche avec le chancelier Kurz, en Italie avec la Ligue de Salvini, en Hongrie avec Orban ou encore en Pologne oĂč lâon voit se produire depuis quelques mois des marches nĂ©o-nazis. Le point commun entre ces gouvernements : la criminalisation dâune partie de la population, lâusage de la violence paramilitaire, la haine des valeurs progressistes.
En France, ce regain dâactivitĂ© se fait ressentir de diffĂ©rentes maniĂšres : en ligne de fond et depuis 20 ans, la diffusion des idĂ©es, des termes de lâextrĂȘme-droite, sa prĂ©gnance dans le « dĂ©bat public », dans les mĂ©dias dâextrĂȘme-droite tout comme dans les mĂ©dias dominants : lâimmigration est une invasion, le fĂ©minisme un poison, les travailleur-ses et les pauvres des bons Ă rien.
Les gouvernements successifs ont un grand rÎle dans la montée du FN RN, que cela soit dans les urnes ou dans la progression de leurs idées dans la société. Depuis Mitterrand ils utilisent le FN-RN comme un épouvantail servant à se légitimer. Une stratégie trÚs dangereuse qui, si elle leur échappe, se répercutera encore plus durement sur les groupes opprimés.
Face Ă tout cela, nous devons nous regrouper, clamer notre solidaritĂ© avec ces populations qui subissent des rĂ©gimes rĂ©actionnaires et faire entendre une autre voix, progressiste et internationaliste. Lâantifascisme est bien souvent vu comme une rĂ©fĂ©rence idĂ©ologique historique, certainEs la considĂ©rant mĂȘme comme dĂ©passĂ©e. Nous affirmons tout le contraire. Lâantifascisme câest, hier, la rĂ©sistance pendant la seconde guerre mondiale, lâEspagne anti-franquiste de 1936, et aujourdâhui le soutien aux mouvements de dĂ©colonisation ainsi que la lutte contre lâislamophobie et lâantisĂ©misme.
Nous serons prĂ©sentEs tant quâil le faudra, tant que les extrĂȘmes droites seront un danger pour la sociĂ©tĂ©. Fermer les yeux ou nĂ©gliger cette question aura pour tout le monde des consĂ©quences dĂ©sastreuses. Lâhistoire nous lâa appris : le fascisme devient un refuge pour les classes dominantes lorsque ces derniĂšres sont de plus en plus contestĂ©es. Lorsque la population devient incontrĂŽlable pour les gouvernements en place, la bourgeoisie peut faire le choix de se reposer sur le fascisme pour conserver ses intĂ©rĂȘts. Câest pourquoi, Ă lâopposĂ©, la rĂ©volutionsociale et lâantifascisme vont de pairs, il y a urgence Ă combattre lâextrĂȘme droite.
Pour toutes ces raisons, il nous paraĂźt essentiel de nous atteler, dĂšs aujourdâhui, Ă la construction de lâunitĂ© antifasciste sur des bases claires. Cet appel sâadresse donc Ă toutes les forces sociales : associations, syndicats, individuEs et/ou organisations qui se revendiquent de lâantifascisme et ne voient ni de perspectives dans le capitalisme, ni dans son prolongement : le fascisme.

Source: Unionantifascistetoulousaine.wordpress.com