Lors de son allocution du 14 octobre, Emmanuel Macron a, comme a son habitude, Ă©tĂ© le porte-parole dâun patronat aux abois, inquiet pour ses profits. PrĂŽnant le « bon sens », il ne prend en rĂ©alitĂ© que les dĂ©cisions qui nuiront le moins Ă la bonne marche de lâĂ©conomie. Et le tout, au mĂ©pris de notre santĂ© et de notre vie sociale. Nous avons mieux Ă proposer !
Câest annoncĂ© ! Depuis plusieurs jours, lâĂ©quipe de commâ de Macron avait fait le boulot pour faire passer dans les grands mĂ©dias la pillule dâun couvre-feu. Câest ainsi que dans 9 mĂ©tropoles (rĂ©gion parisienne, Lille, Rouen, Aix-Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Grenoble, Toulouse, Montpellier), un couvre-feu est instaurĂ© Ă 21h Ă partir de samedi.
Le couvre-feu contre nos sociabilités
La situation sanitaire en France est problĂ©matique. Le niveau de lâĂ©pidĂ©mie remonte rapidement, et dĂ©jĂ les hĂŽpitaux sâapprĂȘtent Ă ĂȘtre saturĂ©s. Face Ă cela, plusieurs possibilitĂ©s. Celle choisie par le gouvernement est la pire. Un couvre-feu, cela signifie que ce sont nos interactions sociales qui sont visĂ©es. Elles ont dâailleurs Ă©tĂ© montrĂ©es du doigt : les rencontres « privĂ©es » seraient le principal lieu de contamination ! On croit rĂȘver, quand on sait que, dâaprĂšs les chiffres de SantĂ© Publique France, les principaux clusters sont les entreprises et les Ă©tablissements scolaires ! Sans compter les transports en commun, oĂč les travailleurs et les travailleuses sâentassent pour aller au boulot. Bien sĂ»r, les journalistes de la tĂ©lĂ©vision patronale nâopposent pas ces chiffres gĂȘnants Ă Macron…
Le couvre-feu risque donc dâĂȘtre peu efficace. Mais câest tout ce que trouve le gouvernement pour contenir tant bien que mal le virus. Alors que les Ă©lĂšves, les enseignant·s et les personnels de lâĂ©ducation sâentassent dans des salles de classe trop petites, alors quâau travail les ateliers et les bureaux sont souvent mal ventilĂ©s, alors que lâhĂŽpital public crie sa rage et son dĂ©sespoir du manque de moyen et de personnels, Macron, le prĂ©sident des patrons, propose de limiter notre vie sociale. Cette mesure absurde ne sert quâune chose : donner une impression dâaction forte, pour un gouvernement largement critiquĂ© pour sa mauvaise gestion de lâĂ©pidĂ©mie au printemps dernier, tout en permettant au patronat de continuer lâactivitĂ© Ă©conomique, en nous faisant bosser pour engranger des profits.
Leur bon sens et le nĂŽtre
Leur maniĂšre de rĂ©guler lâĂ©pidĂ©mie, câest de rogner sur tout ce qui fait le sel de la vie, tout ce qui nous rapproche les uns et les unes des autres, tout ce qui renforce nos solidaritĂ©s et nous fait du bien. Et ceci fera bien des victimes, en plus de celles de lâĂ©pidĂ©mie. La santĂ© mentale de beaucoup est aujourdâhui particuliĂšrement endommagĂ©e par la destruction des liens sociaux et cela risque dâempirer.
Nous opposons Ă ce bon sens patronal, notre bon sens, celui de toutes et tous les exploité·es, une maniĂšre Ă la fois plus rationnelle et plus humaine de gĂ©rer lâĂ©pidĂ©mie. Ce quâil faut, câest recruter dans la santĂ© et augmenter les salaires et les moyens des soignant·es. Ce quâil faut aussi, câest utiliser les profits gigantesques rĂ©alisĂ©s par les grands groupes ces derniers annĂ©es pour financer le ralentissement ou lâarrĂȘt de lâactivitĂ© des entreprises afin de limiter les foyers de contamination sur les lieux de travail et dans les transports. Les travailleuses et les travailleurs, celles et ceux qui font tourner la sociĂ©tĂ© ne doivent ĂȘtre les victimes ni de la crise Ă©conomique, ni de la crises sanitaire. Ce quâil faut enfin, câest maintenir et consolider nos liens, renforcer nos outils de lutte, de rĂ©sistance et de solidaritĂ©, pour organiser la riposte dâampleur Ă la politique capitaliste de Macron.
Union communiste libertaire, le 15 octobre 2020
Source: Unioncommunistelibertaire.org