Fin 1923, Ă lâoccasion de lâaffaire Philippe Daudet, Le Libertaire devient quotidien. Lecoin, bien quâil sâoccupe des militants emprisonnĂ©s et quâil participe Ă la souscription nĂ©cessaire au lancement du quotidien, reste Ă lâĂ©cart. Sans doute pour se consacrer Ă sa femme et Ă sa fille nĂ©e le 3 juin 1924 Ă Paris. A partir de cette Ă©poque Lecoin ne fait plus corps avec lâorganisation anarchiste. Il est Ă cĂŽtĂ© dâelle ! Il la sollicite pour ses campagnes, il peut mĂȘme lui demander son avis quâil suit ou quâil ne suit pas. Il est en marge
[1].
En octobre 1926, lâUA demande Ă Lecoin, membre de la Commission dâinitiative de lâorganisation depuis juillet, de sâoccuper du sort de Sacco et Vanzetti dâune part, et de celui dâAscaso, Durruti et Jover dâautre part. Trouvant le comitĂ© de dĂ©fense sociale animĂ© par des militants libertaires, trop restreint et peu efficace, il crĂ©e le ComitĂ© pour le Droit dâAsile (CDA) pour empĂȘcher lâextradition dâAscaso, Durruti et Jover et le ComitĂ© Sacco et Vanzetti. Lecoin assure le secrĂ©tariat des deux organismes.
Pour sauver les deux anarchistes italo-amĂ©ricains de la chaise Ă©lectrique, il a besoin du soutien de toutes les personnalitĂ©s de lâĂ©poque. Ce choix lui vaut des reproches de la part de certains militants de lâUA qui appellent Ă la crĂ©ation dâun autre comitĂ© pour collaborer au salut de nos deux camarades tout en conservant, sans compromissions malsaines, leur dignitĂ© et la puretĂ© de leurs idĂ©es anarchistes
[2]. Lecoin se souvient que lâun de ces
[3]. Quant aux communistes, ils accusent Lecoin de collaborer avec la bourgeoisie et dâappartenir Ă la Franc-Maçonnerie. Accusation reprise par « lâAction Française ». Pourtant Lecoin, contrairement Ă beaucoup dâanarchistes, nâa jamais appartenu Ă une loge maçonnique [4].purs
commit une poĂ©sie ridicule, sinon odieuse, dans laquelle la vie de Sacco et Vanzetti ne pesait guĂšre : Quâimporte la mort ! Vive la mort !
ou quelque ùnerie semblable y était dite
Les critiques modifient quelque peu lâaction du ComitĂ© Sacco et Vanzetti qui sâengage dans une campagne plus massive Ă base de meetings et de manifestations [5].
Au congrĂšs de lâUA en novembre 1927 quelques militants critiquent de nouveau lâaction du ComitĂ© Sacco et Vanzetti. Une motion est finalement adoptĂ©e : Le congrĂšs de lâUnion Anarchiste Communiste aprĂšs avoir entendu les explications sur lâaction et la propagande en faveur de Ascaso – Durruti – Jover, Sacco et Vanzetti, approuve ce qui fĂ»t fait.
Dans lâavenir lâUnion Anarchiste Communiste aura son propre comitĂ© de dĂ©fense des emprisonnĂ©s. Le comitĂ© sera sous le contrĂŽle direct, matĂ©riel et moral de lâUAC. Il est bien spĂ©cifiĂ© que la caisse du ComitĂ© DĂ©fense aura sa gestion particuliĂšre et son secrĂ©taire particulier. Au sujet des alliances avec les partis extĂ©rieurs, lâUAC prendra Ă©ventuellement une fonction en accord avec lâesprit gĂ©nĂ©ral de ses groupes et de ses fĂ©dĂ©rations
[6].
Pour prolonger la campagne Sacco et Vanzetti, des compagnons demandent à Lecoin de lancer un comité contre la peine de mort. Mais il a besoin de repos et se retire.
Source: Partage-noir.fr