
Alors que plusieurs organisations antifascistes luttent depuis un moment pour la dissolution de GĂ©nĂ©ration Identitaire (G.I.), GĂ©rald Darmanin a fini par cĂ©der Ă la suite dâun Ă©niĂšme coup de comâ de lâorganisation dâextrĂȘme droite.
La dissolution dâun groupe raciste ne peut ĂȘtre quâune bonne nouvelle pour nous. Celle-ci va gĂȘner les financements de G.I. et entraĂźner la perte dâun nom qui leur assurait une certaine visibilitĂ©. Elle rappelle aussi que leurs idĂ©es nausĂ©abondes ne sont pas anodines.
MalgrĂ© tout, les effets de cette dissolution risquent dâĂȘtre limitĂ©s. Rappelons que G.I. provient dĂ©jĂ dâune organisation dissoute (unitĂ© radicale) en 2002, on peut donc constater lâinefficacitĂ© de la mesure sur le long terme. Nous devons aussi nous attendre Ă un contre-coup qui pourra prendre la forme dâune augmentation des actions violentes de la part des ex-identitaires privĂ©s dâorganisation.
Si la dissolution nous convient, les motivations du gouvernement nous semblent bien plus problĂ©matiques. En effet, alors que le gouvernement ne fait que reprendre chaque jour un peu plus le vocabulaire et les actions proposĂ©s par les ids -entre fermeture des frontiĂšres europĂ©ennes et chasse Ă lâislamo-gauchisme dans les facs- alors que des accords sont conclus entre la prĂ©fecture de Mayotte et les associations de plongĂ©e pour chasser les migrant.e.s et que les discours de lâextrĂȘme droite sont diffusĂ©s quotidiennement dans divers mĂ©dias, pourquoi le gouvernement fait dâun coup mine dâĂȘtre gĂȘnĂ© par G.I. ? Finalement, si la dissolution de celle-ci intervient, câest peut-ĂȘtre parce que lâorganisation rempli sa mission.
Lâhypocrisie du gouvernement dans sa « lutte » contre les identitaires apparaĂźt clairement quand la manifestation est autorisĂ©e pour les identitaires et tandis que la contre manifestation est interdite.
On peut alors se demander sâil nâest pas intrinsĂšquement dangereux de laisser au gouvernement en place le droit de dĂ©cider quelle organisation a le droit dâexister ou non. Dans un contexte oĂč le pouvoir français assume de plus en plus sa posture autoritaire, les dissolutions, maintenant facilitĂ©es par la loi sĂ©paratisme, ne sont que des effets de manche pour donner lâimpression de son action Ă moindre coĂ»t. Rien ne nous garantit que lâon nâen fera pas Ă notre tour les frais, comme le CCIF, forcĂ© Ă lâauto-dissolution pour se protĂ©ger dâune dissolution Ă lâinitiative du gouvernement Ă la suite de lâassassinat de Samuel Paty.
Le fascisme nâest pas quâune organisation câest une pensĂ©e, un rapport au monde quâil ne suffit pas de dissoudre mais quâil faut combattre et cela ne peut se faire quâen remettant en question le monde qui permet Ă ces idĂ©es de prospĂ©rer
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Source: Unionantifascistetoulousaine.wordpress.com