La pandĂ©mie de Covid-19 a mis en lumiĂšre les dangers que gĂ©nĂšrent la mondialisation nĂ©olibĂ©rale et productiviste sur nos systĂšme de santĂ© et notre avenir. Plus de 80 organisations de la sociĂ©tĂ© civile europĂ©enne, parmi lesquelles, en France, le collectif national Stop CETA/Mercosur, lâAitec, les Amis de la Terre, Attac France, le CADTM, le CCFD-Terre Solidaire, la ConfĂ©dĂ©ration paysanne, la FĂ©dĂ©ration Artisans du Monde, France Nature Environnement, Sherpa et lâUnion syndicale Solidaires, etc sont signataires dâune prise de position qui explicite trois des principes autour desquels la politique commerciale europĂ©enne doit ĂȘtre refondĂ©e : 1) Stopper le cours actuel de lâorganisation du commerce et des investissements ; 2) Mettre fin aux privilĂšges des multinationales et Ă leur impunitĂ© ; 3) Favoriser la coopĂ©ration et la relocalisation Ă©cologique et sociale au lieu de la compĂ©tition et la mondialisation nĂ©olibĂ©rales. Chacun de ces principes est explicitĂ© par plusieurs propositions qui montrent combien une autre politique commerciale est possible. Cette contribution a Ă©tĂ© soumise Ă la Commission europĂ©enne, dans le cadre de la consultation publique et de lâexamen de sa propre orientation en matiĂšre de commerce quâelle a organisĂ©e cette annĂ©e : la Commission doit prĂ©senter une communication sur le rĂ©sultat de cette consultation dâici Ă la fin de lâannĂ©e. Cette contribution de la sociĂ©tĂ© civile (Ă©galement disponible ici en pdf et dans plusieurs autres langues plus bas) a Ă©galement Ă©tĂ© transmise au gouvernement et aux parlementaires français.
Les droits humains et la protection de lâenvironnement et du climat avant les profits
Trois principes pour refaçonner le commerce et lâinvestissement afin de surmonter la crise
En moins de six mois, lâĂ©pidĂ©mie de coronavirus a radicalement redistribuĂ© les cartes de la mondialisation Ă©conomique. ChaĂźnes dâapprovisionnement complexes, division internationale du travail et opĂ©rations Ă flux tendu sâĂ©taient dĂ©veloppĂ© ces trente derniĂšres annĂ©es. Leurs dysfonctionnements sont aujourdâhui une source de crise, pas de rĂ©silience.
La pandĂ©mie souligne les vulnĂ©rabilitĂ©s structurelles que le systĂšme Ă©conomique a gĂ©nĂ©rĂ©es, tant pour les personnes que pour la planĂšte. Loin de nous aider Ă surmonter la pandĂ©mie, lâorganisation nĂ©olibĂ©rale du commerce et des investissements a empĂȘchĂ© une rĂ©action efficace Ă la crise, Ă©tant donnĂ© notre dĂ©pendance Ă lâĂ©gard de chaĂźnes de production mondialisĂ©es particuliĂšrement instables et distendues.
Le problĂšme a trouvĂ© une illustration parlante dans le cas des Ă©quipements de protection individuelle, qui ne sont plus produits que dans quelques pays et nâĂ©taient pas disponibles quand ils auraient dĂ» lâĂȘtre. Les tentatives de mettre un vaccin au point sont entravĂ©es par les droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle qui veillent Ă assurer des bĂ©nĂ©fices mirobolants aux compagnies pharmaceutiques tandis que les coĂ»ts sont payĂ©s par les contribuables. Beaucoup des mesures dâurgence prises par les gouvernements pour protĂ©ger la santĂ© publique pendant la pandĂ©mie risquent bien dâĂȘtre en conflit direct avec la protection des investissements au niveau mondial. Par consĂ©quent, les gouvernements de par le monde pourraient se trouver confrontĂ©s Ă une nouvelle vague de procĂšs coĂ»teux dans le cadre du rĂšglement des diffĂ©rends entre investisseurs et Ătats (ISDS).
La pandĂ©mie frappe plus durement les personnes vulnĂ©rables. Les populations du Sud sont particuliĂšrement Ă©prouvĂ©es, dâautant quâelles pĂątissent dĂ©jĂ des pratiques scandaleuses des multinationales, ploient sous le fardeau de dettes impayables et subissent les consĂ©quences dâun changement climatique quâelles nâont pas provoquĂ©. En fait, le changement climatique va sâaggraver si les politiques Ă©conomiques ne changent pas fondamentalement de cap. Il est trĂšs inquiĂ©tant de constater que lâUnion europĂ©enne et ses Ătats membres continuent Ă soutenir de nouveaux accords de commerce et dâinvestissements nĂ©olibĂ©raux, comme celui qui vient dâĂȘtre conclu avec le Mexique ou lâaccord trĂšs controversĂ© avec le Mercosur. Câest le moment de sâarrĂȘter et dâĂ©valuer la situation au lieu de poursuivre sur un chemin qui ne crĂ©e que des catastrophes humaines et Ă©cologiques.
En 2013, plus de 50 organisations de la sociĂ©tĂ© civile avaient soutenu lâAlternative Trade Mandate (Pour un Mandat commercial alternatif de lâUE) dans un appel Ă modifier le systĂšme de commerce international et la politique de lâUE en matiĂšre de commerce et dâinvestissement. Depuis lors, les crises climatiques et Ă©cologiques ont tragiquement empirĂ© et les inĂ©galitĂ©s nâont fait que croĂźtre. Aujourdâhui, au milieu dâune pandĂ©mie mondiale, cet appel Ă une autre approche est plus urgent que jamais. Dans beaucoup de pays, le soutien de la population Ă davantage de libĂ©ralisation sâamenuise Ă mesure que les gens font lâexpĂ©rience de ses consĂ©quences nĂ©gatives tant pour eux personnellement que pour la sociĂ©tĂ© et la planĂšte. Il nous faut un changement structurel immĂ©diat.
Le rĂ©seau Seattle to Brussels et ses partenaires voudraient que les trois principes suivants servent de guide Ă la rĂ©action de lâUE aux crises multiples auxquelles nous sommes confrontĂ©s :
Principe I : ArrĂȘter lâorganisation actuelle du commerce et des investissements
La CoViD-19 nâest pas quâune crise sanitaire. La pandĂ©mie met Ă nu les failles systĂ©miques qui nourrissent les diffĂ©rentes crises que nous traversons depuis des annĂ©es. Les accords de commerce et dâinvestissements, quâils soient bilatĂ©raux ou sâinscrivent dans le cadre de lâOrganisation mondiale du commerce, ont jouĂ© un grand rĂŽle dans lâaffaiblissement du secteur public, een les libĂ©ralisant et en favorisant leur privatisation. Les chaĂźnes dâapprovisionnement se sont allongĂ©es, sont devenues plus complexes, moins transparentes. La production de biens essentiels comme des mĂ©dicaments et des Ă©quipements mĂ©dicaux a Ă©tĂ© laissĂ©es aux mains dâentreprises privĂ©es. Dans le mĂȘme temps, des clauses dans les accords de commerce et dâinvestissements ont assignĂ© aux pays du Sud le rĂŽle de fournisseurs de matiĂšres premiĂšres, ce qui les empĂȘche de diversifier leur Ă©conomie et augmente leur dĂ©pendance aux importations venant de pays industrialisĂ©s. Augmenter les flux du commerce international est un impĂ©ratif qui occulte la protection des droits humains et de la planĂšte. Nous demandons par consĂ©quent les mesures suivantes :
- La fin de tous les accords de commerce et dâinvestissements nĂ©olibĂ©raux en cours et leur remplacement par des accords qui crĂ©ent un modĂšle de commerce mondial qui soit soutenable, humain, compatible avec les droits humains et du travail, et qui protĂšge lâenvironnement et partant le climat.
- LâarrĂȘt de toutes les nĂ©gociations de commerce et investissements en cours : plus de nĂ©gociation, signature ou ratification de nouveaux accords de commerce et dâinvestissements nĂ©olibĂ©raux.
- La fin de tous les accords dans le cadre de lâOMC qui exigent et imposent des brevets sur les mĂ©dicaments et les semences.
- La restructuration de toutes les institutions de commerce international pour donner la priorité à la protection du climat, à un environnement sain, aux droits humains, à des économies résilientes et soutenables et permettre au Sud de faire entendre sa voix.
- Lâassurance que de nouvelles rĂšgles commerciales nâentravent pas le droit de rĂšglementer et nâempĂȘchent pas dâappliquer le principe de prĂ©caution pour protĂ©ger la santĂ© publique et lâenvironnement.
Principe II : Mettre fin aux privilÚges des multinationales et à leur impunité
La façon dont fonctionnent actuellement le commerce et les investissements empĂȘche un bon fonctionnement de nos dĂ©mocraties. Les mesures dâurgence prises par les gouvernements dans la crise sanitaire pourraient ĂȘtre mises en cause par les rĂšgles de protection des investissements en vigueur. Le mĂ©canisme de rĂšglements des diffĂ©rends entre investisseurs et Ătats (RDIE en français â ISDS en anglais), qui fait partie de beaucoup de traitĂ©s bilatĂ©raux dâinvestissement, permet aux multinationales dâintenter un procĂšs Ă un gouvernement pour des dĂ©cisions dĂ©mocratiques qui pourraient nuire Ă leurs bĂ©nĂ©fices. Ce mĂ©canisme coĂ»te trĂšs cher aux contribuables et signifie souvent que les gouvernements sâabstiennent de prendre les mesures nĂ©cessaires de peur des coĂ»ts potentiels. Les mesures qui visent Ă rĂ©pondre aux crises climatique et environnementale, y compris lâĂ©limination progressive des Ă©nergies fossiles, sont les plus ciblĂ©es.
Nous devons construire un ordre mondial qui ne fasse pas payer les populations pour des dĂ©cisions prises dĂ©mocratiquement. Aussi longtemps que nos dĂ©mocraties seront entravĂ©es par ces traitĂ©s dâinvestissement, il est quasi impossible de tenir les entreprises multinationales responsables d es atteintes aux droits humains et environnementaux dont elles se rendent coupables en cherchant Ă accroĂźtre toujours davantage leurs profits. Les dĂ©cisions dĂ©mocratiques et les droits humains doivent passer avant les intĂ©rĂȘts privĂ©s et il faut mettre un terme Ă lâimpunitĂ© des multinationales :
- Mettre fin au mĂ©canisme RDIE-ISDS et arrĂȘter de payer. Le systĂšme a enregistrĂ© plus de 1000 plaintes se soldant fin 2018 par plus de 88 milliards de dollars de compensation payĂ©s par les Ătats Ă des investisseurs privĂ©s : il est temps dâarrĂȘter un systĂšme qui ne profite quâaux intĂ©rĂȘts des multinationales au dĂ©triment de lâenvironnement et des populations. Au lieu de donner davantage dâargent et de droits aux entreprises multinationales, il nous faut de lâargent pour transformer nos Ă©conomies locales et nos systĂšmes de soins de santĂ©.
- Introduire un traitĂ© contraignant sur les entreprises et les droits humains au niveau international et une lĂ©gislation sur la responsabilitĂ© des entreprises aux niveaux national et europĂ©en pour les rendre responsables de toute violation de droits humains, sociaux et environnementaux. Ces instruments lĂ©gaux doivent comprendre des mĂ©canismes de sanction et inclure lâensemble de la chaĂźne dâapprovisionnement.
Principe III : Favoriser la coopération et la relocalisation écologique et sociale au lieu de la compétition et la mondialisation néolibérales
PlutĂŽt que de chercher Ă dĂ©velopper un marchĂ© mondial nĂ©olibĂ©ral insoutenable, ce qui sâaccompagne trop souvent et paradoxalement de mesures xĂ©nophobes et nationalistes, nous devons opter pour une relocalisation Ă©cologique et sociale, fondĂ©e sur une forte solidaritĂ© internationale. Le but nâest pas de rapatrier quelques usines stratĂ©giques, mais de donner la prioritĂ© aux besoins de la population en reconstruisant nos Ă©conomies au niveau local dans de bonnes conditions sociales et Ă©cologiques.
Il faut pour cela restaurer la capacitĂ© des Ătats, des pouvoirs locaux et des populations Ă se servir des moyens lĂ©gislatifs, judiciaires, budgĂ©taires, Ă©conomiques et fiscaux de dĂ©cider de la meilleure façon de satisfaire leurs besoins. De plus, il nous faut restructurer en profondeur les institutions et les rĂšgles qui prĂ©sident au commerce et aux investissements afin de protĂ©ger nos besoins Ă©lĂ©mentaires (santĂ©, logement, enseignement, accĂšs Ă de lâeau potable, Ă©nergie et alimentation). Ces prioritĂ©s doivent conduire Ă prĂ©fĂ©rer des fournisseurs locaux. La relocalisation ne signifie pas renoncer Ă un commerce international basĂ© sur la complĂ©mentaritĂ©, la coopĂ©ration et la solidaritĂ©.
Cela implique de :
- Relocaliser et socialiser la production de biens dans la mesure du possible et lĂ oĂč cela fait sens pour lâenvironnement, tout en aidant les pays du Sud Ă dĂ©velopper leur propre production alimentaire et industrielle. Cela devrait augmenter la rĂ©silience mondiale face Ă des chocs intĂ©rieurs ou extĂ©rieurs. La production de biens essentiels dont nous avons un besoin quotidien comme celle de produits nĂ©cessaires Ă des services publics de qualitĂ© doit ĂȘtre aussi locale que possible ou Ă tout le moins dans la rĂ©gion, et reposer sur le respect des droits sociaux et du travail.
- Permettre Ă la population et aux pouvoirs publics de rĂšglementer des secteurs stratĂ©giques et de les soustraire aux lois du marchĂ©, en donnant la prioritĂ© aux besoins de base et Ă des emplois soutenables et rĂ©silients. Cela implique aussi que les pouvoirs publics aient le droit de mentionner une prĂ©fĂ©rence pour des fournisseurs locaux dans leurs appels dâoffre pour marchĂ©s publics. Donner aux pouvoirs locaux le droit de dĂ©cider par eux-mĂȘmes permettra de faire des marches publics un levier puissant pour soutenir une Ă©conomie relocalisĂ©e en fonction de nos besoins.
- Socialiser et re-municipaliser les services publics. Des services publics solides et de qualitĂ©, surtout dans le domaine des soins de santĂ©, ne peuvent ĂȘtre gĂ©rĂ©s dans une logique de maximisation des profits. Les accords de commerce et dâinvestissements ne doivent porter sur aucun service public et ils doivent laisser Ă la population le droit dâorganiser ces services de façon dĂ©mocratique.
- Mettre un terme Ă un commerce irrationnel et inutile et Ă©tablir la subsidiaritĂ©. Il faut arrĂȘter les Ă©changes de mĂȘmes produits entre pays ainsi que le traitement lointain de denrĂ©es alimentaires qui sont rĂ©importĂ©es (crevettes dĂ©cortiquĂ©es, pommes de terre congelĂ©es…) ; ces procĂ©dĂ©s dĂ©truisent le climat. Il faut Ă©tablir le principe de subsidiaritĂ© qui empĂȘche dâimporter ce qui peut ĂȘtre produit sur place, en sâappuyant sur les principes de souverainetĂ© alimentaire, de solidaritĂ© et de soutenabilitĂ©.
- Renforcer les systĂšmes agro-Ă©cologiques locaux qui protĂšgent le climat et la biodiversitĂ©. Il faut stopper lâagriculture industrialisĂ©e basĂ©e sur la dĂ©forestation, les monocultures, les semences gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es et dâĂ©normes quantitĂ©s de pesticides et dâengrais chimiques. Elle dĂ©truit la vie Ă tous les niveaux : humains, animaux, plantes, sols, nappes phrĂ©atiques, et facilite des Ă©pidĂ©mies comme celle de la Covid-19. La politique commerciale doit favoriser les systĂšmes locaux agro-Ă©cologiques qui prennent en compte les droits sociaux et le droit du travail
Cette contribution est également disponible :
Organisations signataires :
ACCION ECOLOGICA Ecuador
Africa Europe Faith & Justice Network Europe
Aitec France
Allianz gerechter Handel Austria
alofa tuvalu France
Amigas de la Tierra Spain
Amis de la Terre France France
Anders Handeln Austria
association traits portraits France
Attac Austria
Attac Argentina Argentina
Attac Austria Austria
Attac ESPAĂA España
Attac France France
Attac Ireland Ireland
Attac Switzerland Switzerland
AUGE/UG â Alternative, GrĂŒne und UnabhĂ€ngige GewerkschafterInnen Austria
Berliner Wassertisch Germany
BLOOM France
CADTM France France
Campaña No a los Tratados de Comercio e Inversión Spain
Campanya Catalunya No als Tractats de Comerç i Inversió Spain
CCFD-Terre Solidaire France
Center for Encounter and Active Non-violence Austria
Centre for Research on Multinational Corporations (SOMO) Netherlands
Centro de DocumentaciĂłn en Derechos Humanos âSegundo Montes Mozo SJâ (CSMM) Ecuador
Centro de Estudios Heñói Paraguay
ClimĂĄximo Portugal
Collectif Arcois pour la PlanĂšte France
Collectif Stop CETA/Mercosur France
Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques (CSIA-Nitassinan) France
Comité Pauvreté et Politique France
Confederation paysanne France
Corporate Europe Observatory (CEO) Belgium
Corporations.Zero Tolerance Portugal
Ecologistas en Acción España
EmmaĂŒs International France (headquarters)
Enginyeria Sense Fronteres Spain
European Network Oscar Romero Commitees Belgium
Fairwatch Italy
Fédération Artisans du Monde France
FIAN Deutschland Germany
FISYP Argentina
Food & Water Action Europe Belgium
Forum Umwelt und Entwicklung Germany
France Amérique Latine (FAL) France
France Nature Environnement France
Friends of the Earth Europe European Union
FundaciĂłn SolĂłn Bolivia
Global Aktion Denmark
Global Justice Now United Kingdom
GrĂŒne Bildungswerkstatt NĂ Austria
Handel Anders ! coalitie Netherlands
Institute for Policy Studies, Global Economy Project United States
Internationaler Versöhnungsbund Austria
Katholische ArbeitnehmerInnen Bewegung Ăsterreich Austria
Kölner BĂŒndnis fĂŒr gerechten Welthandel Germany
Les Jardins Saint Michel sprl Belgium
Maison des Citoyens du Monde France
Mouvement dâAction Paysanne (MAP) Belgium
Naturefriends Greece Greece
NaturFreunde Deutschlands Deutschland
NOAH Friends of the Earth Denmark Denmark
OIKOPOLIS Greece
PEPS Pour une Ăcologie Populaire et Sociale France
Plataforma América Latina mejor sin TLC América Latina
Platform Aarde Boer Consument Netherlands
PowerShift e.V. Deutschland
Private individual Spain
Proge union Austria
Revoluciona o Mundo Portugal
Sherpa France
SOL â Menschen fĂŒr SolidaritĂ€t, Ăkologie und Lebensstil Austria
SOS Racismo Portugal
Stop TTIP/CETA Italia Campaign Italy
Touche pas Ă mon schiste France
transform !at Austria
Transnational Institute Netherlands
TROCA- Plataforma por um Comércio Internacional Justo Portugal
TTIP Network Finland Finland
Union syndicale Solidaires France
Voedsel Anders NL Netherlands
Werkstatt Ăkonomie Germany
WIDE â Network for womenÂŽs rights and feminist perspectives in development Austria
WSM Belgium
ZenVouga Portugal
ZERO â Association for the Sustainability of the Earth System Portugal
Source: Solidaires.org