Cette annĂ©e, la marche de nuit fĂ©ministe sâest transformĂ©e en nasse et menace de nuit. RĂ©cit non exhaustif des Ă©vĂšnements.
Article repris de iaata.info.
Toulouse, le 5 mars 2021.
Comme le veut la tradition fĂ©ministe toulousaine, nous avions prĂ©vu de manifester, la nuit, Ă lâoccasion du week-end du 8 mars, et de pousser la chansonnette en battant le pavĂ©. Cette annĂ©e, malgrĂ© le couvre-feu, nous avions dĂ©cidĂ© de maintenir la coutume, en nous retrouvant, plus tĂŽt que dâhabitude, Ă 17h30. En arrivant, la place Ă©tait parsemĂ©e de groupes de bleus, prĂȘts Ă intervenir dĂšs que lâune dâentre nous avait lâaudace de faire tomber le masque en dessous de la narine.
Nous Ă©tions tout de mĂȘme une centaine Ă braver lâinterdit prĂ©fectoral. Et nous avions devant nous, en tout lĂ©galitĂ©, au moins 30 minutes pour chanter, danser, crier, et jeter Darmanin dans la Garonne. Pourtant, aux alentours de 17h42, en plein Ă©chauffement vocal, la marĂ©chaussĂ©e dĂ©cide de nous encercler, et de constituer une nasse. Le groupe est alors scindĂ© en deux, interdisant toute sortie, mais acceptant bien volontiers de nouvelles recrues.
Câest alors que commence une attente interminable. Seules les personnes qui prĂ©sentent leurs papiers dâidentitĂ© peuvent quitter les lieux. Au mĂȘme moment ont lieu plusieurs Ă©vĂ©nements : la frappe â batucada fĂ©ministe toulousaine â se fait arrĂȘter et confisquer ses instruments, tandis quâun petit groupe extĂ©rieur Ă la nasse se fait gazer Ă bout portant. Il est alors 17h53, et la possibilitĂ© dâun voyage au poste se profile de plus en plus clairement.
Au total, une trentaine de personnes fera le dĂ©placement, non sans avoir entendu, pendant une heure, les blagues et rĂ©flexions graveleuses de la milice fasciste. Ainsi, lorsque le camion arrive au commissariat, les brillants soldats, voyant quâun rassemblement de soutien a lieu devant lâĂ©tablissement, dĂ©clarent « HAHAHAHAHAHA, ELLES SONT VENUES POUR NOUS, ON LEUR PLAĂT TROP !!! ». Hum. Certes. PerplexitĂ©. La situation serait comique si nous nâavions pas Ă subir par la suite un contrĂŽle dâidentitĂ©, dans le gymnase de lâhĂŽtel de police.
Finalement, la plupart dâentre nous sortent, saines et sauves, sans rappel Ă la loi, et sans amende â Ă priori, car il est possible que nous les recevions plus tard -. A cette heure-ci, deux personnes sont en garde Ă vue, sans que lâon ait plus de dĂ©tails sur leurs chefs dâinculpations, ni sur les conditions de leur arrestations. Force et soutiens Ă ielles !
Tout ceci Ă©tait une dĂ©monstration de force, mais lâeffet dissuasif nâa pas marchĂ© :
On a lâattaque des louves et la rage des chiennes, fiĂšres, vĂ©nĂšres, pas prĂȘtes Ă se taire !!!
Source: Mars-infos.org