
Aujourdâhui, nous marcherons pour obtenir la rĂ©quisition de deux bĂątiments oĂč logent maintenant les familles expulsĂ©es dâabord du 1 place Sadi Carnot puis du 100 rue de la RĂ©publique. La PrĂ©fecture leur avait laissĂ©, par promesse orale, la fin de la trĂȘve scolaire. Les habitant.es ont prĂ©fĂ©rĂ© trouver un autre lieu afin de ne pas sâexposer Ă une expulsion souvent violente et humiliante des forces de lâordre.
Aujourdâhui, 1 an aprĂšs lâexpulsion de 1 place Sadi Carnot, le bĂątiment est toujours vide, quâadviendra-t-il du 100 rue de la RĂ©publique ? Alors que cette rue est connue pour avoir Ă©tĂ© lâobjet dâun “plan de requalification” sous Gaudin, vidĂ©e de ses habitant.es et laissĂ©e aux mains dâinvestisseurs sans scrupules, la nouvelle Mairie et la PrĂ©fecture prĂ©fĂšrent encore voir cette rue vide plutĂŽt que de prendre des dispositions pour y laisser les personnes qui, sans ressources, y ont trouvĂ© refuge.
Pourtant, la deuxiĂšme ville de France nâa pas Ă ĂȘtre fiĂšre : Au dernier comptage, 14 000 personnes Ă©taient Ă la rue. Et 30 000 logements sont vides ! Et pourtant on nous dit quâil nây a pas de places. Seuls 0.4% des appels au 115 aboutissent Ă une place en hĂ©bergement dâurgence et ce chiffre risque dâempirer avec la suppression de 700 places en 2022.
Il nây a pas de place en CADA ou en foyer alors que moins dâun.e demandeur.euse dâasile sur 4 est hĂ©bergĂ©.e, ni de place pour les mineurs non-accompagnĂ©s. Alors que la tension locative ne cesse dâaugmenter au Centre Ville, dans un contexte de touristification croissante oĂč le AirBNB rĂšgne en maĂźtre, le logement social reste dĂ©faillant dans tous les quartiers de la ville.
PlutĂŽt que de nâavoir dâautre choix que de dormir Ă la rue ; dâĂȘtre au prise de marchands de sommeil, de squatter sans relĂąche et de parfois “bĂ©nĂ©ficier” de nuits dâhĂŽtel qui ne nous permettent pas dâavoir une vie de famille, de cuisiner, de nous reposer. Nous exigeons le droit Ă un toit qui sort des logiques de lâhĂ©bergement dâurgence ou de lâhĂ©bergement prĂ©caire et insalubre, de ces dispositifs qui ne nous permettent pas de prendre soin des autres aspects de nos vies, qui ne permettent pas Ă nos enfants de grandir sereinement, qui nous laissent Ă©puisĂ©.es.
Aujourdâhui nous demandons Ă la Mairie et Ă la PrĂ©fecture dâarrĂȘter de se renvoyer la balle et de se dĂ©douaner de leurs devoirs notamment en sollicitant des rĂ©seaux de solidaritĂ© pour pallier leur propre inaction. Nous leurs demandons de sortir de leur torpeur et dâassumer leurs responsabilitĂ©s. Nous demandons au Printemps Marseillais de tenir la promesse faite en 2020 qui sâengage, dans son programme (p. 9), Ă : « identifier, remettre en location ou aider Ă la remise en location des logements vides, sous peine de mise en Ćuvre des procĂ©dures lĂ©gales de rĂ©quisition ».
Nous demandons la réquisition des deux nouveaux bùtiments que nous occupons.
Signataires :
El Manba, Collectif St Just, Squat 113/115 , Cimade , Un centre ville pour tous, Collectif 5 Novembre, Assemblée de la Plaine
Source: Mars-infos.org