Lundi 4 janvier, le Conseil dâĂtat a jugĂ© en rĂ©fĂ©rĂ© que la police et la gendarmerie pourront ficher les activitĂ©s et opinions politiques, les appartenances syndicales et les donnĂ©es de santĂ© au nom de la sĂ©curitĂ© publique, de la sĂ»retĂ© de lâĂtat dĂ©finie comme recouvrant les « intĂ©rĂȘts fondamentaux de la Nation » (laissĂ©es totalement Ă lâapprĂ©ciation de la police). Ces textes prolongent le projet de loi « sĂ©curitĂ© globale », dont les donnĂ©es recueillies pour la surveillance de masse (drones, camĂ©ras, reconnaissance faciale, rĂ©seaux sociaux) vont pouvoir ĂȘtre centralisĂ©es dans ces fichiers, ce qui nâĂ©tait pas le cas auparavant.
La requĂȘte en rĂ©fĂ©rĂ© Ă©manait des organisations syndicales CGT, FO, FSU et dâassociations de dĂ©fense des droits humains (GISTI, etc..). Et nous pouvons ĂȘtre surpris, déçus, dâune forme de satisfaction de ces organisations aprĂšs le rendu. Ce serait moins pire que le pire…
Nous autres anarchistes, ne sommes pas surpris.es de lâutilisation du fichage. Les Ătats ont toujours eu besoin, pour se maintenir, de rĂ©seaux de renseignements forts, pour contrĂŽler leurs populations par un fichage systĂ©matique. Penser que cela ne serait propre quâaux rĂ©gimes totalitaires, câest se mentir profondĂ©ment. Un Ătat, ce sont des fichiers fiscaux, de polices, de renseignements, mĂ©dicaux, etc⊠Le fichage est au cĆur de cet outil de privation de libertĂ© quâest lâĂtat.
Pour mĂ©moire, ce nâest quâaprĂšs une forte mobilisation que le dĂ©cret instituant le fichier EDVIGE avait Ă©tĂ© retirĂ© en novembre 2008…
Nous autres, anarchistes, luttons pour une sociĂ©tĂ© sans Ătat. Une sociĂ©tĂ© sans FrontiĂšres. Une sociĂ©tĂ© sans fichage. Et si nous luttons pour cela, câest que nous savons quâau cĆur des oppressions se trouve lâĂtat, quâil est un des outils, un des rouages les plus puissants pour briser lâindividualitĂ© et tenter de formater les humains en fonction des besoins (des possĂ©dants, du patronat, du « marchĂ© », etc..). LâĂtat est autant Ă combattre que le systĂšme capitaliste, les religions, et toutes pratiques, pensĂ©es qui hiĂ©rarchisent et discriminent les humains et les humaines (classes sociales, racismes, sexisme, haines des lgbti….). Envisager de se passer de lâun sans envisager de se passer des autres, ne sera quâune voie sans issue politique si ce nâest une perpĂ©tuation de sombres sociĂ©tĂ©s hiĂ©rarchisĂ©es (communisme Ă©tatique autoritaire, libertarianisme, thĂ©ocraties, etc.)
Depuis toujours les tenants de lâĂtat ont peur de celles et ceux qui pensent autrement, de celles et ceux qui osent imaginer, militer, sâorganiser pour un monde sans pouvoirs.
Alors oui, nous ne sommes pas surpris que lâĂtat français se dote une fois de plus dâoutils de contrĂŽle et de pression contre sa propre population.
Sâil ne peut exister dâĂtat sans ce genre dâoutil, une sociĂ©tĂ© sans Ătat est, elle, possible et souhaitable.
Construisons ensemble la sortie des vieux modĂšles ! Pour lâĂ©mancipation de toutes et tous !
Relations Extérieures de la Fédération Anarchiste
(Nous reprenons à notre compte ce communiqué de la FA)
Source: Anars56.over-blog.org