Errance Ă Kiyv
Le texte qui suit a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© Ă partir de notes prises entre fin mars et dĂ©but avril, aprĂšs une livraison de matĂ©riel Ă Kiyv (voir lâarticle). Ă ce moment-lĂ , les troupes russes Ă©taient aux abords de la capitale ukrainienne sans parvenir Ă y pĂ©nĂ©trer. Elles se sont repliĂ©es depuis pour se concentrer dans le Donbass.
Le lendemain de la livraison de lâambulance, Liet et moi-mĂȘme dĂ©cidons de ne pas repartir directement dans les Carpates. SergueĂŻ y retourne dans une semaine et en attendant nous dĂ©couvrirons avec lui comment, depuis ses activitĂ©s dâavant guerre, il met en place un rĂ©seau de solidaritĂ© (voir, ci-dessous, lâentretien rĂ©alisĂ© avec SergueĂŻ). Ces quelques jours dâimmersion nous permettront de mieux comprendre comment la vie fraie son chemin dans une ville Ă moitiĂ© assiĂ©gĂ©e.
Nous avons donc Ă©grenĂ©s les kilomĂštres pendant cinq jours en voiture entre la maison de SergueĂŻ dans le petit village de Rozhivka et lâimmensitĂ© de Kiyv.
1) Un jour, entre samedi 26 au soir et mardi 29 mars. Une vingtaine de kilomĂštres au nord de Kiyv, chez SergueĂŻ, Ă Rozhivska. PremiĂšres impressions.
Au pied des derniers buildings commencent des plaines vides, fin de la capitale.
BallotĂ©, jâĂ©cris dans mon carnet en lettres minuscules.
Villages fantÎmes, lumiÚres éteintes, maisons cloßtrées,
LâarmĂ©e russe nâest pas loin.
Le bruit de roulement trahit le silence, lâauto glisse dans la nuit.
On se déplace avec des frontales dans la maison.
On nâentend pas la guerre (pour lâinstant), contrairement Ă Kiyv, mais le vent qui agite les pins sylvestres.
Le sol est sableux, on se croirait dans les Landes.
DrĂŽle dâambiance dans cette maison neuve parachutĂ©e lĂ comme un parpaing sur une plage dĂ©serte.
MalgrĂ© moi, mes sens cherchent en vain lâocĂ©an.
Stop ! Mines
Ă trois kilomĂštres Ă lâest se trouve le village de Skybyn au nord de Brovary, qui est au nord de Kiyv. AprĂšs ce village se trouve le no manâs land qui prĂ©cĂšde les positions de lâarmĂ©e russe.
Câest ici quâune colonne de plusieurs dizaines de tanks se sont fait mettre en dĂ©route par une embuscade ukrainienne dĂšs le dĂ©but de lâinvasion.
Un petit oligarque de Brovary, ami de SergueĂŻ, possĂšde une importante production de tomates et de concombres hors-sol, ses 38 hectares de serres sont Ă lâarrĂȘt depuis le dĂ©but de la guerre.
Les millions de plants de tomates abandonnés à leur sort se dessÚchent lentement.
Les bombardements sont trop proches, impossible dâassurer la sĂ©curitĂ© des 600 employĂ©s.
Les quartiers autour sont presque déserts, la majorité des habitants ayant décidé de quitter la zone.
Notre petit oligarque reste ici avec deux amis à lui dans cette villa esthétiquement digne de celle de Tony Montana, en bien plus modeste. Il vend des tomates et des concombres, pas de la cocaïne.
Les femmes et les enfants des trois hommes sont partis se réfugier ailleurs, alors ils dorment dans des lits de camps dans la cave sous la cuisine, entre potes.
Mines patibulaires, jogging noir, gros bidons, bagouses et chaĂźnes en or. Leur look de mafieux tout droit sorti dâun film de Scorsese contraste bien avec leur bonhommie enfantine et leur goĂ»t pour les papouilles avec le chat de la maison.
Dans le jardin, flotte fiĂšrement un gros drapeau ukrainien, comme un avertissement donnĂ© aux Ă©ventuels militaires russes qui oseraient sâaventurer dans le coin.
Une bible est exposée sur un meuble pompeux au milieu des icÎnes orthodoxes, la protection de Dieu semble insuffisante pour se défendre.
De chaque cĂŽtĂ© du front, on prie pour sa protection, on pourrait ĂȘtre tentĂ© dây voir un certain paradoxe.
On nous montre une collection de sabres et un mossine, fusil soviétique emblématique de la Seconde Guerre mondiale.
Ăa ne suffira pas non plus.
Leur assurance et les sous-entendus nous font comprendre quâils ont ce quâil faut.
Ils sont prĂȘts Ă mourir ici en hĂ©ros.
Puis ils décident de nous emmener aux derniÚres positions de la Défense territoriale, trÚs proches de la ligne de front.
En quelques minutes on est au bout dâune voie express parsemĂ©e de hĂ©rissons tchĂšques en fer [1], de longrines en bĂ©ton et de dĂ©bris divers.
Câest un axe stratĂ©gique car il permet dâaller tout droit dans le centre de Kiyv en venant du nord-est.
Hommage à la « Centurie céleste », la centaine de militants morts dans les combats à Maïdan
Nous arrivons au pied dâune voie ferrĂ©e surĂ©levĂ©e, oĂč nous sommes accueillis par quelques membres dâun bataillon. LâadrĂ©naline et la tension sont palpables.
Ils nous distribuent des chocolats avant de nous emmener dans un van noir vers les postes avancés.
Nous finissons Ă pied, zigzaguant entre les mines anti-chars.
Au loin nous apparaissent les tanks russes, immobiles devant une usine coca-cola.
Deux nuances de rouge.
Les empires se cĂŽtoient.
Chargé de sable, le vent, encore lui, ponce nos visages et balaie la route.
Sec et froid, dans la dramaturgie il joue son rĂŽle Ă merveille.
Il souffle oĂč il veut et chaque soldat est un condamnĂ© Ă mort.
Un jeune russe gĂźt lĂ dans son uniforme.
Débris humain parmi les débris de tanks et de maisons explosées.
ĂpargnĂ©es par les missiles Ă sous munitions, certaines sont encore habitĂ©es.
Un horizon plein de promesses
2) Un autre jour. Mes notes en vrac zigzaguent entre les arrĂȘts nombreux, les checkpoints et les nids de poules.
De retour dans les rues de Kiyv, je mets plus de temps Ă diffĂ©rencier le dĂ©labrement ordinaire des stigmates de la guerre quâĂ distinguer le bruit de lâexplosion dâun missile russe dâun tir de missile de dĂ©fense anti-aĂ©rien.
Comment câest possible que dâaussi loin ça fasse trembler toute la ville ?
Le regard aussi sâaffine, dans les nombreux checkpoints on distinguera ceux tenus par lâarmĂ©e rĂ©guliĂšre de ceux des bataillons de volontaires.
Des subtilités dans les équipements, les attitudes et les comportements.
Dâun certain point de vue, le front nâest quâun petit bout de la guerre, une sorte de mirage oĂč ça tire en rafales.
Un jeu entre présence et absence.
Absence de ses enfants et de sa femme dans la maison de SergueĂŻ, de toute la famille dans les appartements de ses amis, oĂč tout montre quâils ont Ă©tĂ© quittĂ©s Ă la hĂąte.
Brovary, Skybin, Butcha, Marioupol, Kharkiv, KramatorskâŠ
Le nom des villes mâapparaissent Ă mesure quâelles se font bombarder.
Entretien avec SergueĂŻ
SergeĂŻ fait partie de la diversitĂ© de gens que lâon peut rencontrer Ă Zeleni haĂŻ, dans lâune ou lâautre des deux maisons de la coopĂ©rative de Longo MaĂŻ [2] en Ukraine. Lâentretien est un bricolage fait Ă partir des discussions que nous avons eues durant deux voyages rĂ©alisĂ©s ensemble. Dâabord la livraison dâune ambulance Ă un bataillon de paramĂ©dics Ă Kiyv (voir le rĂ©cit de ce voyage, Ă©galement publiĂ© sur Lundimatin par ici et ensuite la livraison de matĂ©riel et de nourriture Ă Zaporijia.
Ătant donnĂ© le large manque de maĂźtrise de lâanglais qui fĂ»t, en dehors de la communication non verbale et des silences qui en disent long, notre seul moyen de communiquer, il se peut que tout ce qui est Ă©crit-lĂ soit totalement faux et que lâamitiĂ© qui est nĂ©e de ces moments partagĂ©s soit un pur malentendu. Bonne lecture.
- Comment est-tu arrivé à Zeleni haï (ferme de Longo Maï en ukraine) ?
- OĂč sont les autres membres de ta famille ?
- Quand est-ce que vous imaginez un retour ?
- Quâest-ce que tu avais comme activitĂ© avant la guerre ?
- Que deviennent toutes ces activitĂ©s depuis que lâinvasion a commencĂ© ?
- Mais jâimagine quâil a un contrat qui lui permettra par la suite de conserver cette clientĂšle-la non ?
- Et ça ne vous inquiĂšte pas que par la suite, des entreprises qui participent peu, voire pas du tout Ă lâeffort de guerre comme vous le faites, rĂ©cupĂšrent les marchĂ©s ? Parce quâon voit quâil y a un gros effort de votre part et ça pourrait ĂȘtre normal quâil y ait une forme de reconnaissance en temps voulu non ?
- Quâest-ce que font les autoritĂ©s locales ou lâĂtat pour aider la population ?
- Tu penses que câest quoi la proportion dâaide qui est assumĂ©e par les citoyens et celle assumĂ©e par les autoritĂ©s locales ?
- Est-ce que tu as pensĂ© Ă tâengager dans lâarmĂ©e, ou les dĂ©fenses territoriales ?
- Je connais Vladimir [3] qui possĂšde un HĂŽtel dans le parc de Svydovets depuis longtemps et il connait Longo MaĂŻ par le biais de la lutte Free Svydovets [4].
Je suis arrivĂ© pour la premiĂšre fois Ă Zeleni haĂŻ 7 jours aprĂšs le dĂ©but de lâinvasion Russe, câĂ©tait pour faire passer la frontiĂšre Ă ma famille. Ensuite on mâa demandĂ© si je pouvais aider nottament pour les transferts de rĂ©fugiĂ©s.
- Ă Dortmund en Allemagne. Ma femme voulait partir avant le dĂ©but de lâattaque car elle Ă©tait sĂ»re que ça craignait mais je nây croyais pas [comme la plupart des ukrainiens rencontrĂ© NDLR]. Quand lâinvasion a commencĂ©e nous avons dĂ©cidĂ© de ne pas partir dans la panique en mĂȘme temps que des millions de personnes.
Donc ma femme, nos deux enfants, Léa et Lukas, sont chez des amis là -bas [à Dortmund] maintenant.
- Pour lâinstant, je pense que la guerre va continuer et ça mâĂ©tonnerait quâil soit possible quâils reviennent avant lâannĂ©e prochaine, dĂ©but 2023.
- En temps normal, jâai plusieurs activitĂ©s. Je suis consultant dans la promotion immobiliĂšre, jâorganise des sĂ©jours sportifs et je dirige une petite boulangerie industrielle solidaire dâune vingtaine dâemployĂ©s, un cafĂ© social et jâĂ©tais en cours dâouverture de mon propre bar.
La boulangerie et le cafĂ© social sont des projets sociaux Ă la base, mon ami et ex-collĂšgue qui dirige Zeelandia [5] (je ne travaille plus lĂ -bas) a un fils trisomique et il a dĂ©cidĂ© de crĂ©er une dynamique qui permet leur intĂ©gration. Dans la boulangerie comme dans le cafĂ© social lâidĂ©e est de leur donner lâoccasion dâĂȘtre confrontĂ©s Ă la vie en sociĂ©tĂ© pour Ă©ventuellemnt pouvoir devenir autonomes par la suite.
La boulangerie sâappelle 21.3, 21 pour la trisomie vingt et un et 3 comme les trois Ă©tapes pour une intĂ©gration sociale : 1) dĂ©couverte/immersion/familliarisation dans un milieu mixte, 2) intĂ©gration au travail et 3) autonomie.
Zeelandia
- Mes activitĂ©s de consulting et dâorganisation de sĂ©jours sportifs sont Ă lâarrĂȘt complet. Le cafĂ© nâa pas eu le temps dâouvrir mais jâai dĂ©cidĂ© de le transformer, dâici quelques jours, en point de distribution de denrĂ©es alimentaires et autres si besoin, de plats chauds gratuits et de lieu de partage et dâĂ©change.
Pour la boulangerie, tous les travailleurs sont des volontaires bĂ©nĂ©voles Ă part une cheffe dont la production dĂ©pend. Au debut de la guerre il nây avait que 2/3 volontaires au lieu de 16 employĂ©s en temps normal et maintenant il y en a une dizaine. Beaucoup de gens veulent aider dâune maniĂšre ou dâune autre. Mon ami de Zeelandia essaie de trouver des fonds pour essayer de payer tout le monde au moins partiellement.
La boulangerie vue e lâextĂ©rieur
Actuellement nous produisons 1300 pains de 400g deux fois par jour et des gĂąteaux.
La distribution se fait essentiellement au café social avec de la soupe, 270 par jours, mais aussi aux checkpoints dans une clinique de Brovary. à la boulangerie, les riverains peuvent venir se servir à heures fixes.
Préparation et distribution de pain
Tout est distribué gratuitement.
Il y a dâautres points de distribution dans la ville comme Ă Druzy Christa, une Ă©glise Ă©vangeliste oĂč nous sommes allĂ©s ensemble mais je pense quâil faut multiplier les points de distribution pour que ça soit accessible pour les gens qui ne peuvent pas forcĂ©ment se dĂ©placer facilement. Surtout avec les checkpoints, le maintient partiel et alĂ©atoire des transports en commun ainsi que les couvres-feux.
On ne sait pas de quoi sera fait demain mais pour lâinstant câest calme Ă Kiyv mĂȘme si ça bombarde au loin. Par contre, autour de Marioupol et du Donbass beaucoup de gens sont dans le besoin et avec la possibilitĂ© de corridor dâĂ©vacuation, ça va augmenter. Avec lâaide de Longo je pense que ça serait intĂ©ressant de faire quelque chose lĂ -bas sur le mĂȘme modĂšle quâici mais il faut aller voir dâabord.
Ok je vois bien lâidĂ©e de lâaide et la solidaritĂ© mais concrĂštement ça coĂ»te des sous tout ça, comment tu fais pour faire face aux charges alors que tout est distribuĂ© gratuitement ?
- DĂ©ja il faut savoir que pour moi, câest impossible dâimaginer faire de lâargent pendant la guerre. Les gens sont dans le besoin et la question câest : comment aider quand on peut ? Et pas âcomment faire du profitâ ?
Lâentreprenariat ça pourra reprendre aprĂšs, en temps voulu.
Pour la boulangerie, je mâoccupe de trouver de lâargent pour payer les charges de lâatelier mais mon ami qui est PDG de Zeelandia Ă Brovary fournit tous les ingrĂ©dients gratuitement, il se dĂ©brouille pour avoir des dons pour financer les pertes mais je ne mâoccupe pas de ça donc je ne sais pas exactement comment ils fonctionnent. Pour le reste, les travailleurs sont bĂ©nĂ©voles comme je lâai dĂ©ja dit. Le cafĂ© social est aussi subventionnĂ©, des personnes sâoccupent de trouver des fonds.
Pour mon cafĂ© jâutilise mes fonds personnels et quand je fais les aller-retours dans les Carpates et que jâemmĂšne du monde aussi. Je fais jouer mes relations aussi pour avoir des dons en matĂ©riel et du soutien technique.
En fait, le gros secteur de dĂ©pense pour moi câest lâessence et la voiture, le reste câest presque rien, surtout que je suis toujours invitĂ© Ă manger ailleurs que chez moi.
Je peux citer mon ami Andrii aussi, il est traiteur et actuellement il fournit 300 à 1000 repas par jours gratuitement pour la police et la défense territoriale qui sont sur les checkpoints : les autorités locales lui fournissent les ingrédients et lui il travaille gratuitement.
- Non, il nâa quâun contrat ponctuel, quand une situation normale reviendra, il y aura des appels dâoffre pour ces marchĂ©s.
- Tu sais, câest pas la premiĂšre fois que le pays est en crise et on est habituĂ©s Ă lâidĂ©e quâil faut parfois repartir de zĂ©ro ou presque.
Peut-ĂȘtre quâaprĂšs la guerre il y aura un genre de âplan Marshallâ, peut-ĂȘtre pas, peut-ĂȘtre quâon en profitera un peu ou peut-ĂȘtre que ce sont des grosses multinationales qui empocheront les aides et les marchĂ©s…
Ceux qui profitent de la guerre, câest leur affaire ; nous, on nâattend pas de reconnaissance, on sait pourquoi on le fait.
LâintĂ©rieur de la boulangerie
- Comme tu as pu le voir, dans les Ă©glises Ă©vangĂ©listes oĂč nous sommes passĂ© (Ă KhmelnytskyĂŻ et Kiyv) il y a beaucoup dâaccueil de familles, de stockage et de distribution de nourriture et produits de base. Tâas vu aussi que tout le monde se moque bien de porter des masques et les normes ne sont Ă©videmment pas respectĂ©es. On peut alors considĂ©rer que le fait que les autoritĂ©s ne nous entravent pas câest dĂ©ja une forme de soutien.
Ă Brovary, des bĂ©nĂ©voles ont organisĂ© un lieu de stockage et de distribution dans la salle de sport. Et puis un jour, le maire a dĂ©cidĂ© de reprendre ça sous la direction de la mairie en communiquant sur le fait que câĂ©tait une de leur initiative…
Il faut savoir que pour certains Ă©lus, câest une opportunitĂ© facile pour demander des budgets additionnels.
Dans un des villages oĂč nous sommes allĂ©s ensemble par exemple, 80% des denrĂ©es gĂ©rĂ©es par la commune, personne ne sait oĂč elles vont.
Je prĂ©fĂšre participer et organiser des rĂ©seaux depuis des connaisssances dĂ©ja Ă©tablies ou qui sâĂ©tablissent de proche en proche, de personne de confiance en personne de confiance.
Et puis ces rĂ©seaux-lĂ , en cas de nouvelle crise, de nouveau problĂšme, on peut se dire quâils seront de nouveau mobilisables.
Mais Ă Kiyv le maire est plus progressiste et les rĂ©seaux de volontaires sont assez consĂ©quents, ça Ă lâair de se passer diffĂ©rement.
- Je peux parler uniquement pour le district de Brovary mais je dirais que lâaide et la solidaritĂ© sont assurĂ©es Ă 85% par les citoyens.
Le maire a mis beaucoup de temps Ă se rĂ©veiller, entre 10 et 12 jours avant de faire quoi que ce soit : tout le monde se demandait oĂč il se cachait. Alors que les volontaires ont rĂ©agit trĂšs rapidement.
Pour ce qui est de lâĂtat, je trouve que la rĂ©action militaire Ă Ă©tĂ© plus quâĂ la hauteur et que lĂ -dessus Zelensky a Ă©tĂ© efficace.
Pour ce qui est de lâaide et la solidaritĂ©, câest le peuple qui Ă Ă©tĂ© trĂšs fort.
- Jây ai pensĂ© mais je suis convaincu que je suis plus compĂ©tent Ă lâarriĂšre quâau combat, domaine dans lequel je nâai aucune expĂ©rience. La boulangerie, le cafĂ©, le cafĂ© social sont utiles, dâailleurs câest officiellement considĂ©rĂ© comme dâutilitĂ© publique dans le cadre de la guerre. GrĂące à ça, jâai une dispense de mobilisation. Cependant, jâai quand mĂȘme pris conscience aprĂšs lâannexion de la CrimĂ©e et le dĂ©but de la guerre dans le Donbass quâil fallait prendre les choses au sĂ©rieux, jâai donc dĂ©cidĂ© de faire une formation succinte autour des savoirs-faire paramĂ©dicaux dans le bataillon Asap Rescue [6] et jâai aussi fait une formation au maniement des armes Ă feu pendant six mois (un Ă deux jours par semaine) dans un organisme privĂ©. Bref, prendre les armes, je suis prĂȘt Ă le faire mais ça voudrait dire que la guerre est gĂ©nĂ©ralisĂ©e et mĂȘme si je mâengage, je ferai en sorte dâĂȘtre ambulancier.
Ce qui est certain par contre câest que si le pays est annexĂ© Ă la Russie je prĂ©fĂšre lâexil.
Quelque part dans Brovary
Source: Lundi.am