AlertĂ© par une amie, Pierre Tevanian a dĂ©couvert, ce dimanche 15 novembre, une Ă©mission radiophonique le mettant en cause avec des propos dâune malveillance et une faussetĂ© stupĂ©fiantes, relevant de ce que lâon nomme, en droit, la diffamation. Voici donc une lettre quâil a adressĂ©e Ă Marc Weitzmann, responsable de lâĂ©mission oĂč ont Ă©tĂ© profĂ©rĂ©es les accusations diffamatoires. Nous la rendons publique ici parce quelle nous a paru instructive, sur les moyens tout Ă fait singuliers que ne rĂ©pugnent pas Ă utiliser certains dĂ©fenseurs autoproclamĂ©s de lâĂ©thique de la discussion.
Ă M. Marc Weitzmann
Monsieur,
Lors de votre Ă©mission du dimanche 15 novembre, au milieu dâun dĂ©bat rĂ©unissant Ludivine Bantigny, Nedjib Sidi Moussa, Jean-François Braunstein et vous-mĂȘme, M. Braunstein, tout en affirmant ne pas vouloir « polĂ©miquer », et tout en se rĂ©clamant de la « raison » et de la rigueur acadĂ©mique contre les excĂšs dâun certain monde militant, sâest permis de livrer mon nom en pĂąture en profĂ©rant des accusations graves et diffamatoires Ă mon encontre.
Cette personne a en effet citĂ© mon nom comme exemple emblĂ©matique (et unique) des dĂ©rives quâil combat et quâil nomme le « racialisme ». Plus prĂ©cisĂ©ment, M. Braunstein a dĂ©noncĂ© lâidĂ©e que « les blancs seraient par essence coupables et racistes », et il a enchaĂźnĂ© par ces mots :
« Voir par exemple Tevanian, un IndigĂšne de la rĂ©publique que vous connaissez : “les blancs sont racistes de naissance”. Quand on commence Ă dire “Les blancs sont racistes de naissance”, moi ça me rappelle effectivement des heures un petit peu sombres. »
Une thĂšse mâa donc Ă©tĂ© donc attribuĂ©e, sans aucune Ă©quivoque. Cette thĂšse a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e, sans aucune Ă©quivoque, comme une citation, au style direct ou indirect libre, et en aucun cas comme une extrapolation personnelle de M. Braunstein.
Or, cette allégation est tout simplement diffamatoire puisque :
elle est infamante ;
elle est fausse ;
lâexcuse de la bonne foi ne peut prĂ©valoir, il me serait facile le cas Ă©chĂ©ant de lâĂ©tablir en justice.
Mise au point
En effet, personne ne trouvera jamais cette thĂšse, et aucune approchante, dans aucun de mes Ă©crits â ni dans mon texte sur « La question blanche » (repris dans mon livre La mĂ©canique raciste et dans lâouvrage collectif De quelle couleur sont les blancs ?, sous la direction de Sylvie Laurent et Thierry LeclĂšre, tous deux parus Ă La DĂ©couverte), ni dans aucun autre de mes Ă©crits.
Plus que ça : le texte unique que jâai consacrĂ© à « La question blanche » Ă©nonce et argumente expressĂ©ment le contraire, Ă savoir :
quâon ne nait pas raciste, on le devient ; il nây a aucune naturalitĂ© du racisme ;
quâil nâexiste pas de groupe homogĂšne quâon pourrait appeler « les Blancs » et qui serait indistinctement raciste ;
quâaucun Blanc nâest vouĂ© au racisme par quelque destin que ce soit, ni biologique ni culturel ou social ;
que la blanchitĂ© est une condition sociale non choisie, qui dans notre sociĂ©tĂ© gĂ©nĂšre un privilĂšge par rapport Ă dâautres groupes qui sont discriminĂ©s, mais que blancs comme non-blancs, nous sommes en dĂ©finitive, selon la formule de Sartre, « ce que nous faisons de ce quâon a fait de nous ».
Telles sont donc, en rĂ©sumĂ©, les principales thĂšses quâon trouvera dans mes Ă©crits abordant ensemble les signifiants « blancs » et « racisme ». Ceci est un fait, aisĂ©ment vĂ©rifiable. Nous sommes donc, sans Ă©quivoque possible, aux antipodes des allĂ©gations de M. Braunstein, qui relĂšvent donc de la diffamation. Je vous demande en consĂ©quence de lire Ă lâantenne le prĂ©sent texte (ou au moins sa partie « Mise au point ») lors dâune prochaine Ă©mission, au titre du droit de rĂ©ponse.
Avec mes salutations cordiales,
Pierre Tevanian
Source: Lmsi.net