La plupart des travailleurs palestiniens de lâusine Yamit de filtration dâeau, sont en grĂšve depuis le 1er janvier 2021 pour obtenir des conditions de travail dĂ©centes. Lâusine se situe dans lâune des 19 zones industrielles israĂ©liennes illĂ©gales situĂ©es en Cisjordanie occupĂ©e, en lâoccurrence celle de Nitzanei Shalom, Ă proximitĂ© de la ville palestinienne de Tulkarem. Les grĂ©vistes affirment vouloir ĂȘtre traitĂ©s comme des ĂȘtres humains plutĂŽt que comme des esclaves.
Leurs revendications sont les suivantes, selon les termes dâun accord qui avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© nĂ©gociĂ© en novembre 2020, aprĂšs une grĂšve qui avait durĂ© 20 jours : Mesures de protection, santĂ© et sĂ©curitĂ© au travail, en particulier dans le contexte de la pandĂ©mie de Covid-19.
Congés maladie et congés payés comme les travailleurs israéliens.
Des salaires plus Ă©levĂ©s et un fonds de pension qui garantit que leurs cotisations soient conservĂ©es jusquâĂ leur retraite.
Lâentreprise a refusĂ© de rĂ©pondre Ă ces demandes et, au lieu dâaugmenter les salaires des travailleurs comme stipulĂ© dans lâaccord, elle les a baissĂ© et menace de licencier tout travailleur qui soutiendrait les manifestations.
Le RĂ©seau syndical international de solidaritĂ© et de luttes exprime toute sa solidaritĂ© avec la lutte des travailleurs et travailleuses palestinien.nes de lâusine Yamit, et avec les syndicats Maan et New Unions. La discrimination des travailleurs et travailleuses palestinien.nes est une constante de la politique israĂ©lienne dâapartheid et dâoccupation, pire encore dans les territoires occupĂ©s depuis 1967 qui sont pratiquement des zones de non-droit. Dans ce cas prĂ©cis, on peut ajouter que la zone de Nitzanei Shalom abrite principalement des usines chimiques israĂ©liennes qui produisent des dĂ©chets et Ă©missions polluantes qui ruinent les terres agricoles environnantes, les eaux souterraines, lâatmosphĂšre, et causent une augmentation de maladies respiratoires, dâinfections oculaires et de cancer dans la population palestinienne.
Au-delĂ de dĂ©clarations de principe, la communautĂ© internationale et lâOrganisation internationale du travail doivent faire pression sur les autoritĂ©s israĂ©liennes et sur la direction de Yamit pour quâelle respectent les accords nĂ©gociĂ©s, le droit du travail, les droits fondamentaux des Palestinien.nes et le droit international ! Lâentreprise israĂ©lienne Yamit qui produit principalement des filtres, et son partenaire Netafim qui fabrique de lâĂ©quipement dâirrigation, ne pourraient pas survivre et commettre ces dĂ©lits sans distribuer leurs produits Ă lâinternational, et sans le soutien actif dâun rĂ©seau dâentreprises et de municipalitĂ©s Ă travers le monde (voir par exemple ici : https://www.yamit-f.com/reference/ ). Nous demandons aux confĂ©dĂ©rations syndicales et aux syndicats de ces entreprises de faire pression sur leurs directions, sur les municipalitĂ©s et sur les rĂ©seaux de distribution pour que cessent ces collaborations, tant que Yamit ne respectera pas les termes de lâaccord nĂ©gociĂ© en novembre 2020.
Nous rappelons Ă©galement que lâentreprise Yamit se situe dans les territoires palestiniens occupĂ©s militairement et quâune telle activitĂ© commerciale y est interdite et illĂ©gale en regard du droit international. Si de nombreux Palestinien.nes nâont dâautre choix que de travailler dans ces entreprises, ils et elles appellent nĂ©anmoins la communautĂ© internationale Ă boycotter les produits des entreprises Yamit et Netafim, filtres et matĂ©riel dâirrigation, dans une vision plus large visant Ă dĂ©manteler le systĂšme dâapartheid israĂ©lien. Câest le but poursuivi par lâappel palestinien au boycott, dĂ©sinvestissement et sanctions (BDS) auquel souscrit le RĂ©seau syndical international de solidaritĂ© et de luttes.
Source: Laboursolidarity.org