CONTRE LA POLITIQUE DES “SAUVEURS”
Pour qui veut changer le monde, mais pour de vrai ; pas en réformant le capitalisme.
Septembre 2020.
A lire chaque lundi dans le Monde Libertaire en ligne.
En dehors du fait que nous passons notre vie au travail, parce que nâoublions pas que nous y passons une bonne partie de notre vie, nous sommes soumis Ă une spirale dâobsolescence programmĂ©e dans laquelle non seulement nous sommes le bras producteur et lâacheteur de ce que nous avons nous-mĂȘme produit, dĂ©gageant ainsi de grosses sommes dâargent pour les multinationales, mais tout produit fabriquĂ©, lâest avec une date de pĂ©remption, programmĂ©e de sorte quâil casse et que tu doives en acheter un autre au bout dâun certain temps. Nous passons notre vie Ă fabriquer des voitures, des ordinateurs, de lâĂ©lectromĂ©nager… qui outre leur usure normale, sont prĂ©parĂ©s en sĂ©rie pour cesser de fonctionner dans un certain dĂ©lai Ă la convenance du systĂšme. Quand nous essayons de rĂ©parer le lave-linge ou de remplacer des piĂšces dâun appareil domestique Ă usage quotidien, nous constatons quâelles sont hors de prix ou ne sont plus au catalogue et que nous nâavons pas dâautre choix que dâen acheter un neuf. Nous sommes ainsi obligĂ©es de racheter les mĂȘmes appareils et câest cette folie qui les enrichit. Si une grande partie des produits dont nous avons besoin au quotidien Ă©tait conçus pour ne pas tomber en panne, les entreprises ne tireraient pas autant de bĂ©nĂ©fices de la vente parce que les produits seraient durables et nous nâaurions pas Ă les racheter, mais en les programmant pour quâils deviennent obsolĂštes Ă court terme, le rachat et lâenrichissement sont assurĂ©s indĂ©finiment. Ce nâest pas soutenable et câest destructeur pour la planĂšte. Bien sĂ»r, ils nous tiennent aussi par la mode et les “nouvelles tendances” pour que nous consommions davantage et que nous essayions dâavoiir toujours le produit dernier cri.
Sans compter le mode de vie sociale que nous souhaitons, il faut tenir compte du fait que ce modĂšle de production est en train de faire usage des ressources de la terre, qui ne sont pas infinies ; câest-Ă -dire que nous sommes en train dâĂ©puiser les ressources naturelles de la terre pour assurer les affaires et les profits dâun petit nombre. De cette façon on nous condamne Ă des vies toutes tracĂ©es et Ă aller au travail tous les jours. Jâen reviens Ă la mĂȘme chose, nous vivons pour travailler, nous ne travaillons pas pour vivre, ce qui doit ĂȘtre notre aspiration.
Il nây a rien Ă dire concernant celles qui ignorant ou oubliant tout ce qui vient dâĂȘtre dit prennent le train du consumĂ©risme et essayent dâavoir le dernier tĂ©lĂ©phone, le dernier modĂšle de voiture… VoilĂ quel serait le modĂšle Ă suivre voulu par le capital, un esclave salariĂ© qui ne se pose pas de questions, qui consomme au maximum et tout en se prĂ©tendant “in” ne remet rien en question ; comme tout le monde, elle travaillera toute sa vie, principalement pour payer sa maison (louĂ©e ou achetĂ©e) et se nourrir, deux nĂ©cessitĂ©s de base quâil paiera de sa vie au poste de travail. Se payer deux ou trois caprices vus Ă la tĂ©lĂ©vision, et qui la feront passer pour une battante ne seront pas grand-chose au regard de ce quâelle aura travaillĂ©. Dâune certaine façon elle devra remplir la vacuitĂ© de son existence en achetant et en achetant encore. La personne qui passe sa vie Ă son poste de travail a besoin dây trouver une logique Ă son quotidien et Ă la fonction quâelle a dans la sociĂ©tĂ©, elle tome ainsi dans la spirale du capitalisme, en pensant quâelle travaille pour gagner de lâargent et que cet argent elle doit le dĂ©penser.
Avec les annĂ©es, les progrĂšs de la science et de la technologie, pour notre malheur, au lieu nous faciliter la vie, ont encore menĂ© Ă la rivalitĂ© et Ă la catastrophe. Parce que, dans ce monde, câest la concurrence qui fait avancer la science et la technologie, parce que si telle entreprise nâest pas la plus Ă la pointe sur le marchĂ©, une autre, plus grande, lâavalera. Mais ce qui est clair câest que si les progrĂšs technologiques et scientifiques Ă©taient aux mains du peuple et au profit du peuple, nos vies seraient beaucoup plus confortables. Malheureusement les outils de production et la technologie sont contrĂŽlĂ©s par les personnes fortunĂ©es.
Imaginez-vous si tous les progrĂšs de la science et de la technologie des derniĂšres annĂ©es, visaient Ă faciliter notre quotidien et pas utilisĂ©s pour nous contrĂŽler et nous soumettre. Si au lieu dâĂȘtre au service des guerres, des compagnies pĂ©troliĂšres, des activitĂ©s miniĂšres polluantes… ils Ă©taient au service du bien de tous.
Le recours Ă des mĂ©thodes de recherche de qualitĂ© pour les personnes et non pour les affaires, devrait ĂȘtre le modĂšle Ă suivre dans une nouvelle sociĂ©tĂ©. Les rĂ©coltes de qualitĂ©, sans OGM, pesticides et autres substances nuisibles seraient un bon exemple, parce que la base dâune vie saine est lâalimentation. Mais dans la sociĂ©tĂ© actuelle, le besoin de produire vite et de prĂ©senter favorablement le produit sur le marchĂ© face Ă une concurrence fĂ©roce, ont fait de lâalimentation un nĂ©goce qui oublie que nous sommes ce que nous mangeons. Les affaires passent avant la vie. Nous devrions produire des machines durables et des aliments sains pour ne pas tomber dans la spirale capitaliste de devoir aller produire tous les jours sans que cela ait de sens et bien entendu pour ne pas avoir de problĂšmes de santĂ© ni en raison du travail ni en raison de lâalimentation.
Il y a de meilleures mĂ©thodes et plus saines, des substituts Ă de nombreux matĂ©riaux polluants, des Ă©nergies propres, etc. Tout cela a Ă©tĂ© inventĂ© mais aussi passĂ© sous silence et occultĂ© afin que le monde reste la bonne affaire dâun petit nombre et non un lieu oĂč pouvoir vivre en paix. Les nouvelles technologies, bonnes ou mauvaises, sont sĂ©questrĂ©es et sorties selon les intĂ©rĂȘts de ceux qui contrĂŽlent les marchĂ©s. Lâusage des outils et des mĂ©thodes inventĂ©es jusquâĂ prĂ©sent pour ce quâon appelle Ă tort le “dĂ©veloppement de lâhumanitĂ©, pourraient, dans nos mains, reprĂ©senter un Ă©norme changement dans nos vies. Nous devons simplement avoir une autre philosophie. Au lieu de vivre en travaillant et dans la rivalitĂ© perpĂ©rtuelle, nous parlons de vivre avec des commoditĂ©s.
La rĂ©volution consiste Ă enlever aux puissants les outils et ressources quâils dĂ©tiennent pour leur profit personnel et les mettre au service du peuple pour quâil puisse dĂ©cider de son avenir et produire selon ses besoins, afin de vivre libres de toute exploitation et sans rivalitĂ©s.
Peu importe que nous travaillions dans un atelier, un bureau, dans le fonctionnariat, le professorat, la mine, câest nous tous, peuple travailleur, qui faisons fonctionner tous les rouages de ce systĂšme criminel. Nous toutes enrichissons les grandes fortunes.
Nous sommes nombreuses Ă ne pas accepter cette forme de vie imposĂ©e et Ă ne pas aspirer Ă aller travailler tous les jours et user notre santĂ© en Ă©change dâun salaire. Nous sommes nombreux Ă©galement Ă ne pas voir comme une rĂ©volution dâavoir du travail et un crĂ©dit immobilier, parce que, mĂȘme si les partis politiques financĂ©s par lâennemi, ont implantĂ© chez le peuple lâidĂ©e que câest ça ĂȘtre libres, nous ne lâaccepterons jamais.
Travailler ? Mais bien sĂ»r ! Mais pour nous et notre avenir et non pas en tant quâesclaves pour des chefs, des banques et des multinationales.
Source: Monde-libertaire.fr