Janvier 5, 2022
Par Le Numéro Zéro
1,545 visites

La situation actuelle n’est malheureusement pas inédite et nous rappelle le danger de la tentation du fascisme. Pour le combattre, que cela soit dans la rue, sur les réseaux ou bien sur les « poteaux » de notre ville, il faut déjà le reconnaître. C’est pourquoi le Comité Antifa Saint-Étienne publie une description des groupes et groupuscules présents à l’échelle locale et/ou nationale. #8. L’Action française.

Le Centre royaliste d’Action française (appelé plus simplement Action Française et abrégé par AF) est un mouvement politique d’extrême-droite nationaliste né en 1998 et héritier de l’Action Française historique fondée à la fin du XIXe siècle. Charles Maurras, défendant le nationalisme intégral et revendiquant l’instauration d’une monarchie traditionnelle, chrétienne, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée. En conséquence, la doctrine de l’AF implique autoritarisme, intégrisme religieux, xénophobie en tout genre, repli nationaliste et identitaire.

Aujourd’hui et depuis toujours, l’AF constitue une « école de pensée » de l’extrême droite française, dont elle a en grande partie construit le corpus idéologique. Beaucoup de nationalistes s’y forment et s’y radicalisent. De Gérald Darmanin, en passant par les frontistes jusqu’aux membres des groupuscules les plus violents, nombreux sont ceux qui passent par l’Action Française.

Ces dernières années, notamment avec l’arrivée d’une nouvelle génération de militants « Manif Pour Tous », le mouvement connaît un développement inquiétant avec une stratégie de multiplication des sections sur le territoire. Parallèlement l’Action Française s’est récemment illustrée par des actions violentes : agressions de lycéen•ne•s et d’étudiant•e•s mobilisé•e•s pour leur droits dans de nombreuses villes, attaque d’un local syndical à Lyon, attaque des clients et vandalisme d’un bar « de gauche » au Mans…, la liste est longue. Sans oublier que le mouvement entretient des relations étroites avec une grande partie des autres groupuscules d’extrême-droite, se souciant peu de garder une cohérence politique. L’AF considère le « compromis nationaliste » pour mener des campagnes soit disant « d’intérêt public ».

À Saint-Étienne, la section de l’AF, jeune et forte d’une vingtaine de membres tout au plus, se fait plutôt discrète en raison de la vigilance antifasciste à son égard. Ce qui ne l’empêche pas d’organiser de manière hebdomadaire des « cercles » de formation intellectuelle, réunions et entraînements de boxe. A défaut d’avoir pignon sur rue dans notre ville, les membres stéphanois du groupuscule n’hésitent pas à rejoindre les nationalistes et fascistes lyonnais pour commettre des exactions (ratonnades racistes, service d’ordre de la Manif Pour Tous). Derrière sa communication policée, les dessous de l’AF Saint-Étienne sont des faits de violences, des appels au meurtres islamophobes, des références décomplexées au Troisième Reich et des liens avec les autres organisations d’extrême-droite locales. Depuis septembre, suite au Camp d’été de l’Action Française et a un remaniement des cadres de la section, on voit timidement réapparaître quelques affiches et autocollants à Saint-Étienne.




Source: Lenumerozero.info