Kontrapolis / mardi 24 novembre 2020
Partout dans le monde, les appareils dâĂtat utilisent la crise sanitaire pour Ă©tendre le contrĂŽle et la rĂ©pression. Ces mesures radicales, qui sont censĂ©es simplement contenir lâinfection, servent avant tout lâatomisation de la sociĂ©tĂ© et une exploitation encore plus poussĂ©e de nos vies. Tandis que les travailleur.euse.s vont au taffe dans des conditions dâhygiĂšne risquĂ©es, que les centres commerciaux entretiennent la frĂ©nĂ©sie de consommation et que les transports en commun sont surchargĂ©s, la vie sociale dans lâespace public est pratiquement interdite. Le message est clair : ceux/celles qui ne consomment pas doivent soit ĂȘtre au travail, soit rester Ă la maison â tout au plus, elles/ils peuvent faire de lâexercice physique pour entretenir leurs corps, assurant ainsi leur productivitĂ©. La vie sociale nâest pas seulement limitĂ©e, en raison de ces mesures : elle est encore moins bien accueillie dans lâespace public quâelle ne lâest habituellement â câest-Ă -dire pas du tout. Il en va de mĂȘme pour la plupart des pays europĂ©ens.
Câest Ă©galement le cas en GrĂšce, oĂč lâĂtat utilise le virus comme prĂ©texte pour interdire tout rassemblement public, tout regroupement dans lâespace public, aussi Ă lâoccasion dâun anniversaire si importante contre la dictature [le 17 novembre est lâanniversaire de la rĂ©volte de lâuniversitĂ© polytechnique dâAthĂšnes (en 1973), qui a portĂ© Ă la fin de la dictature militaire ; NdAtt.]. Mais la rĂ©sistance Ă cette interdiction a Ă©tĂ© dynamique et dĂ©terminĂ©e. Du coup, le lieu oĂč se dĂ©roulent toujours les manifestations et les discussions ce jour-lĂ , lâUniversitĂ© polytechnique, a Ă©tĂ© occupĂ© en avance et les personnes qui sây trouvaient ont appelĂ© Ă une manifestation, malgrĂ© les lourdes amendes. Les flics ont mis fin Ă lâoccupation et ont arrĂȘtĂ© 70 personnes. Le jour de la manifestation, AthĂšnes Ă©tait occupĂ©e par des flics qui se sont lancĂ©s dans une chasse Ă lâhomme et ont tabassĂ© et arrĂȘtĂ© de nombreuses personnes. Cependant, un peu de monde a rĂ©ussi Ă sortir dans les rues, Ă faire de petites manifestations de quartier et finalement Ă rester dans les rues un bon moment, malgrĂ© le couvre-feu.
MĂȘme chose en France : le gouvernement utilise lâ « Ă©tat dâurgence sanitaire » pour faire passer une nouvelle loi dĂ©gueulasse. La loi « sĂ©curitĂ© globale », qui permet aux flics dâutiliser Ă plaisir des drones et des logiciels de reconnaissance faciale dans des camĂ©ras de vidĂ©oprotection. Dans le mĂȘme temps, cette loi rendrait illĂ©gal le fait de filmer et de publier des images de flics ou des « Ă©lĂ©ments servant Ă leur identification », avec des peines pouvant aller jusquâĂ un an de prison ou 45 000 euros. Certes, il est assez facile pour le Parlement de discuter de cette loi en ce moment, alors que lâensemble de la population, confinĂ©e, est sous le contrĂŽle des flics et que les manifestations ou les rassemblements sont interdits. MalgrĂ© cela, ou peut-ĂȘtre Ă cause de cela, des milliers de personnes se sont rassemblĂ©es devant lâAssemblĂ©e nationale, mardi 17 novembre, pour manifester contre cette loi. Une loi qui souligne le fait que la France est un Ătat policier oĂč non seulement il est difficile dâaffronter directement les flics, mais câest dangereux mĂȘme de les croiser au coin de la rue.
Pourtant, aussi oppressifs et autoritaires que soient les diffĂ©rents Ătats, partout il est possible dâattaquer leurs dĂ©fenseurs, quand ils ne sây attendent pas et ne sont pas prĂ©parĂ©s, voire sont presque sans dĂ©fense. Nous pouvons toujours choisir le lieu et le moment de nos attaques, pour les atteindre avec un risque calculĂ© pour nous-mĂȘmes, de façon quâils ne se sentent jamais en sĂ©curitĂ©.
Comme contribution Ă la lutte internationale contre les dictatures en place et en solidaritĂ© avec les rĂ©sistant.e.s du secteur nord [du quartier berlinois de Friederichshain ; NdAtt.], le matin du 19 novembre nous avons attaquĂ© les flics dans leur voiture sĂ©rigraphiĂ©e, lorsque ils patrouillaient sur la Rigaerstrasse. Ătant donnĂ© que la presse policiĂšre a prĂ©cisĂ© quâil sâagissait dâune unitĂ© du poste de police n°51 (câest-Ă -dire la Wedekindwache), nous ne voulons pas passer sous silence le fait que ce sont eux qui sont responsables du meurtre de Maria B., en janvier dernier, ainsi que des nombreuses attaques contre les structures rebelles de Berlin-Friedrichshain.
à bas la démocratie !
Ă bas la dictature !
Vive la rĂ©sistance et vive lâanarchie !
le 19 novembre 2020
Source: Attaque.noblogs.org