“Vous ne les connaissez pas forcĂ©ment et pourtant ils sont milliardaires ou millionnaires et leurs activitĂ©s percutent votre vie quotidienne. Automobile, industrie, hĂ©ritiers, construction et logement, logistique, commerce, transports⊔ nous dit actu.fr. On aura saisi le sous-entendu complice de la rĂ©daction du journal en ligne : le monde est dans lâĂ©tat quâil est Ă cause de ces personnes.
Alors, ces personnes qui sont si riches, qui sont-elles ? Ont-elles bossĂ© dur pour y arriver ? Sont-elles parties de rien ? Ont-elles bien travaillĂ© Ă lâĂ©cole ? Ont-elles mĂ©ritĂ© leur fortune ? Que font-elles de leur argent ?
Top 7 des fortunes en Lorraine
Attention, le chiffres des fortunes ne prennent pas en compte les actions, actifs financiers, propriĂ©tĂ© ou autres placements (art contemporain, tags et graffs de Banksy, NFT, bitcoin…).
7Ăšme place – StĂ©phane Bailly et sa famille – Moselle
StĂ©phane est Ă la tĂȘte du groupe de vente de voitures Car Avenue. Sa fortune est estimĂ©e Ă 250 000 000 ⏠(lâĂ©quivalent de 17 361 annĂ©es au SMIC [1], ou 46 296 annĂ©es au RSA [2]…).
Car Avenue a Ă©tĂ© créée en 1920 par les ancĂȘtres de StĂ©phane. Son pĂšre a repris la boĂźte par la suite, et câest tout naturellement que StĂ©phane en a pris la tĂȘte en 2006. Oui, StĂ©phane est un hĂ©ritier qui a le mĂ©rite dâĂȘtre nĂ© dans la bonne famille… ce qui nâest pas vraiment une qualitĂ©, vous en conviendrez.
Stéphane, un héritier généreux.
HĂ©ritier peut-ĂȘtre, mais gĂ©nĂ©reux et soucieux dâagir au niveau local avant tout.
Au travers de sa Fondation du patrimoine, dont il est membre fondateur, StĂ©phane finance la reconstruction des Ă©glises catholiques, des abbayes et des fontaines de nos charmants villages, peuplĂ©s en partie des personnes licenciĂ©es de chez Peugeot-PSA, marque avec laquelle le groupe Car Avenue a toujours fait de trĂšs bonnes affaires. Vous noterez quâil ne finance pas de pistes cyclables, alors quâon sait aujourdâhui que lâusage du vĂ©lo dĂ©truit moins la panĂšte que la voiture. Ătrange dâaller Ă lâencontre du bien commun, non ?
6Ăšme place – Dominique Mauffrey et sa famille – Vosges
Dominique est Ă la tĂȘte du groupe Mauffrey. Sa fortune est estimĂ©e Ă 300 000 000 ⏠(20 833 annĂ©es de SMIC, 55 555 annĂ©es de RSA).
Dâabord entreprise de transport créée par son pĂšre en 1964, câest aujourdâhui un groupe qui Ćuvre aussi dans la haute finance ou dans les assurances et qui emploie plus de 4000 personnes. Dominique dirige le groupe avec ses enfants. Dominique est aussi un hĂ©ritier, comme ses enfants, nĂ©s eux aussi avec une cuillĂšre en argent dans la bouche.
Mais Dominique nâest pas Ă©goĂŻste, il a aussi crĂ©e la fondation Mauffrey pour aider les plus dĂ©muni·e·s tout en prĂ©cisant que “Dans un esprit de partage, les salariĂ©s du Groupe Mauffrey ont Ă©tĂ© associĂ©s pour choisir les thĂ©matiques Ă soutenir.” Les syndicats ont dĂ» apprĂ©cier ne pas faire partie des structures financĂ©es par cette fondation. Bizarre, ça, que ces philantropes ne financent pas les syndicats, non ?
5Ăšme place – GaĂ«tan Grieco et sa famille – Meurthe-et-Moselle
GaĂ«tan est prĂ©sident de lâentreprise Chaussea, enseigne de vente de chaussures qui combine “lâesprit de famille et celui de la rĂ©ussite” dans plus de 500 magasins en fRance ! Sa fortune est aussi estimĂ©e Ă 300 000 000 ⏠(20 833 annĂ©es de SMIC, 55 555 annĂ©es de RSA). DâaprĂšs nos information, il nâaurait pas hĂ©ritĂ© de la boĂźte de ses parents, mais impossible de savoir dâoĂč vient lâargent qui lui a permis de lancer son premier magasin en 1980.
Jâaime donner des chaussures aux pauvres !
GaĂ«tan est un mec bien, humain et gĂ©nĂ©reux. En tĂ©moigne sa fondation “Câest Mon RĂȘve” qui, en 2018 par exemple, a financĂ© lâassociation Les Galopins de Calcuta, qui vient en aide aux enfants exploitĂ©s pauvres. Mais GaĂ«tan a fait plus que ça ! Avec son Ă©pouse, “ils ont dĂ©cidĂ© dâoffrir Ă chaque garçon et chaque membre du personnel (du foyer dâaccueil des enfants) une paire de chaussures“. La raison de cette gĂ©nĂ©rositĂ© ? Lâune des usines des fournisseurs de ChaussĂ©a est en Inde. On imagine les enfants, le visage souriant dire : “Merci pour les chaussures, monsieur Grieco, mais on aurait prĂ©ferĂ© garder nos ressources naturelles et ce quâon produit pour nous plutĂŽt que de le vendre pas cher aux occidentaux.”
Heureusement que les riches sont lĂ pour rĂ©gler les problĂšmes quâils et elles crĂ©ent !
4Ăšme place – Familles Faure et Machet – Moselle
Ces deux familles sont propriĂ©taires de FM Logistic, entreprise de gestion de chaĂźnes dâapprovisionnement qui travaille dans le monde entier avec NestlĂ©, Lidl, Decathlon, Dior, Natura, Philips… Elle emploie environ 27000 personnes. Leur fortune est estimĂ©e Ă 500 000 000 ⏠(34 722 annĂ©es de SMIC, ou 92 592 annĂ©es de RSA). Ce sont les enfants des crĂ©ateurs de lâentreprise qui la dirigent aujourdâhui… encore des hĂ©ritier·e·s…
Ce sont aussi des gens gĂ©nĂ©reux qui ont aussi créé une fondation en 2017, la FM Foundation, qui se bat pour “un monde plus inclusif, pour lâinsertion et pour lâenfance“. Il ne sâagit pas de faire de lâĂ©ducation populaire ou de lâĂ©mancipation, presque tous les projets financĂ©s parlent dâinsertion par lâemploi, de formation professionnalisante, de dĂ©finition de parcours professionnel… Il faut prĂ©parer la future main dâĆuvre dĂšs maintenant. Et puis, quand on fait des affaires avec NestlĂ©, pas Ă©tonnant quâon ne soutienne pas de projets Ă©colos.
3Ăšme place – Catherine BarthĂ©lemy et sa famille – Moselle
Catherine est la prĂ©sidente de Manuloc, groupe de location de matĂ©riel créé par son pĂšre en 1964 et quâelle a repris par la suite. Encore une hĂ©ritiĂšre… Sa fortune est estimĂ©e Ă 600 000 000 ⏠(41 666 annĂ©es de SMIC, 111 111 annĂ©es de RSA). Comme elle le dit dans un entretien au TĂ©lĂ©gramme en 2007 : “Nous travaillons Ă la transmission de lâentreprise Ă la 3e gĂ©nĂ©ration. Mathieu et Thomas, mes fils, sont dĂ©jĂ dans lâentreprise.” Encore une belle gĂ©nĂ©ration dâhĂ©ritiers…
Ouin ouin ouin, on paye trop de taxes !
Catherine est aussi connue pour avoir chouinĂ© en 2014 que “Oh mon dieu, les enteprises vont devoir payer un nouvel impĂŽt, ça va me coĂ»ter 600 000 ⏠par an [0,1 % de sa fortune], trop de taxe, la fRance va sâeffondrer !”
Rassurez-vous, le nouvel impĂŽt, qui ciblait alors les bĂ©nĂ©fices des entreprises, ne sera pas mis en Ćuvre…
On dirait Adolphe Thiers qui, aprĂšs avoir Ă©crasĂ© la Commune de Paris dans le sang, parlait de lâĂ©ventuelle loi sur lâimpĂŽt sur le revenu en ces termes : “Cet impĂŽt de discorde, de partisans, essentiellement arbitraire et atroce.” Oui, les riches nâaiment pas les impĂŽts ou les taxes, et ils sâefforcent de faire croire au plus grand nombre que les impĂŽts, câest le mal (comprenez : “le service public, câest le mal” ; ben oui, on fait pas de profit avec le service public, tandis quâavec une ligne de train privĂ©e ou un hopital privĂ©, on peut sâenrichir).
2Ăšme place – Charles Ruggieri et sa famille – Moselle
Ah, la belle histoire que celle de Charles, fils dâun ouvrier immigrĂ© italien, parti de rien… rien du tout, on vous dit ! Câest tellement mis en avant dans chacune de ses biographies que câen est suspect : ici, ou lĂ . Sa fortune est estimĂ©e a 1 200 000 000 ⏠(soit 83 333 annĂ©es de SMIC ou 222 222 annĂ©es de RSA).
Doctorant en droit de lâuniversitĂ© de Strasbourg, il monte une boĂźte en 1988 et rachĂšte les terrains que les entreprises mourantes de la sidĂ©rurgie lorraine bradent. La technique du vautour sera sa spĂ©cialitĂ© : racheter les terrains pas cher pour ensuite crĂ©er des bureaux ou des maisons de retraite quâil revend, selon son dicton “dĂ©velopper rapidement pour revendre” et sâenrichir au passage.
Mais sa plus belle crĂ©ation, câest le bailleur social BatigĂšre, ou comment sâenrichir avec des subventions de lâĂtat et sur le dos des locataires qui bossent pour payer un loyer. Aujourdâhui, il a passĂ© le relai Ă ses enfants : “Nicolas gĂšre lâactivitĂ© immobiliĂšre en Europe, Julien dĂ©veloppe lâactivitĂ© hĂŽteliĂšre en Afrique, et Claire sâoccupe de la gouvernance de lâensemble.” Une belle bande dâhĂ©ritier·e·s…
La technique du vautour, câest ma spĂ©cialitĂ© !
Mais le mec est sympa, il gĂšre aussi un fonds de dotation, devenu la fondation Juniclair (pour Julien, Nicolas et Claire [3]), qui soutient les enfants et lâenvironnement. Tel le colibri, il fait sa part (ne riez pas, câest le texte de prĂ©sentation officiel), mĂȘme si il oublie que, ici, câest lui qui a mis le feu Ă la jungle. Un exemple de la coolitude de ce fonds de dotation : aprĂšs avoir financĂ© des maraudes pour donner Ă manger aux enfants pauvres de Dakar, “une soixantaine de dessins tous plus beaux les uns que les autres ont Ă©tĂ© rĂ©ceptionnĂ©s au Luxembourg et seront offerts lors du diner dâentreprise traditionnel de NoĂ«l“.
Par contre, pas dâaide prĂ©vue aux locataires des HLM pourris de BatigĂšre ni de libre accĂšs aux bĂątiments vides…
1Ăšre place – Famille de Wendel – Moselle
LĂ , câest du lourd… Fortune estimĂ©e Ă plus de 2 000 000 000 ⏠(138 888 annĂ©es au SMIC ou 370 370 annĂ©es de RSA), la famille de Wendel a mĂȘme un blason et une page WikipĂ©dia.
Oui, ces gens ont un blason…
Famille de militaires qui a rachetĂ© des aciĂ©ries lorraines en 1704, la famille de Wendel a prosperĂ© sur le travail et le sang des ouvrier·e·s de la sidĂ©rurgie lorraine jusquâaux annĂ©es 1970. Depuis, et sur les bons conseils de lâancien chef du MEDEF le baron Ernest-Antoine SeilliĂšre, la maison Wendel est devenue une sociĂ©tĂ© dâinvestissement. Des feignasses dâhĂ©ritier·e·s, encore une fois et des parasites de rentier·e·s dont une partie passe en procĂšs en ce moment pour fraude fiscale.
Feignasses dâhĂ©ritier·e·s, peut-ĂȘtre, mais depuis leur chĂąteau Ă Hayange, ces gens restent simples et gĂ©nĂ©reux·ses. En tĂ©moigne leur fondation Un Esprit de Famille, dont sont membres une centaine dâautres fondations et entreprises et qui soutient, comme dâhabâ, les enfants blablabla â insĂ©rer une cause nunuche et passe-partout â tout en mettant en relation ses diffĂ©rents membres. Bref, un petit social club pour les riches qui se retrouvent rĂ©guliĂšrement entre elles et eux afin de partager leurs expĂ©riences de philantropes, faire du soutien juridique pour lâoptimisation fiscale philantrope, et surtout crĂ©er du lien entre les diffĂ©rentes familles riches pour dĂ©cider ensemble de ce qui vaut la peine dâĂȘtre financĂ© dans le monde.
La vie des riches
Alors ? Est-ce que ces gens sont devenus riches parce quâilles ont travaillĂ© dur ?
Câest possible quâilles aient travaillĂ©, mĂȘme si nous nâen avons pas la preuve formelle, mais pas plus que mon grand-pĂšre, qui Ă©tait agriculteur, ou que les infirmier·e·s ou les Ă©boueur·euse·s… Comprenez bien que si la rĂ©ussite financiĂšre Ă©tait conditionnĂ©e au travail fourni, tout le monde serait riche.
Lâeffort nâest pas la question, ça nâa jamais Ă©tĂ© la question.
Ces gens sont riches surtout parce quâilles ont hĂ©ritĂ© des richesses et des possessions de leur famille et de leur classe sociale, et quâilles se sont enrichi·e·s sur le dos des gens (commerce, exploitation salariale, location…) ou plus prĂ©cisement sur le dos des gens qui nâont pas hĂ©ritĂ© ou qui ne sont pas de la mĂȘme classe sociale quâelles et eux.
Une vĂ©ritĂ© du monde dâavant que le monde dâaujourdâhui ferait bien de se souvenir
Il ne suffit pas dâavoir de lâargent pour faire partie du club des riches. Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon nous donnent une illustration dans leur livre de 2014 : Pourquoi les riches sont-ils de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ?.
« Karim Benzema est un grand champion et il est vraiment trĂšs riche [12 6000 000 euros de salaire en 2013]. Il peut vivre luxueusement, sâacheter de grosses voitures et des villas avec piscine. Mais il nâest pas et ne sera jamais un bourgeois. Pourquoi ? Parce que câest un fils dâouvrier et parce quâil ne doit sa fortune quâĂ lui-mĂȘme et Ă son talent pour le foot. Câest important car cela signifie quâil peut transmettre Ă ses enfants sa richesse, mais pas la source de cette richesse. […] Ă la diffĂ©rence de Karim Benzema, […] chaque gĂ©nĂ©ration de Rotschild [ou de Wendel pour rester en Lorraine] transmet Ă ses enfants sa fortune, mais aussi la source de celle-ci : des entreprises, une culture, une Ă©ducation, des relations crĂ©ant ainsi une dynastie familiale. » (p. 24-25)
La générosité du riche
Parmi leurs multiples activités de riches, tous ces gens financent des fondations.
Mais pourquoi tant de générosité ? Pourquoi ne pas juste payer ses impÎts et laisser aux politiques le soin de redistribuer tout ça pour la collectivité [4] ?
Câest pour choisir oĂč va lâargent, nous disent certain·ne·s ! Oui, câest exactement pour cela que les riches font de la philantropie, mais pas pour les effets que lâon imagine…
Ce qui est gĂ©nial avec les fonds de dotation ou les fondations, câest dâabord que les dons sont dĂ©fiscalisĂ©s Ă environ 66% pour une personne, câest Ă dire que lorsque vous donnez 100⏠à la fondation, 66⏠(66% de 100âŹ) seront dĂ©duis de vos impots [5]. Ensuite, câest que rien nâoblige Ă dĂ©penser lâargent collectĂ© chaque annĂ©e, et enfin on peut utiliser les dons perçus pour financer le fonctionnement de la fondation.
Rien de plus facile alors que de garder lâargent dans sa classe. Comment ? En crĂ©ant des emplois, par exemple !
La recette est simple :
CrĂ©ez un fonds de dotation ou une fondation. Embauchez ensuite un·e directeur·trice, un·e coordinateur·trice, un·e ou plusieurs chargé·e·s de dĂ©veloppement ou autre. Tant quâĂ faire, prenez les enfants des copains-copines pour occuper les postes pour ĂȘtre sĂ»r·e que lâargent ne sorte pas trop de sa classe sociale dâorigine. Payez ensuite les gens grassement avec les sous de la fondation, rĂ©munĂ©rez un peu les dirigeant·e·s et les stagiaires ou les services civiques ; utilisez quelques miettes pour refaire une Ă©glise ou acheter des livres pour les enfants en Somalie, et laissez dormir le reste de lâargent comme un compte Ă©pargne qui ne rapporte rien. Hop, vous avez fait de lâoptimisation fiscale [6], encore ça que les impĂŽts ne vous prendront pas !
Cela permet aussi aux gestionnaires des fondations et aux donnateur·trice·s (donc majoritairement les riches) de dĂ©cider ce qui vaut la peine dâĂȘtre financĂ©. Par exemple, illes ne financent pas les femmes seules avec des enfants comme la CAF. Non, illes financent une gentille association qui fera des colliers de nouilles avec les enfants de cette femme pendant quâelle justifiera de sa recherche dâemploi auprĂšs dâun conseiller de la CAF qui lui expliquera que les allocations familiales câest fini vu quâil nây a plus dâargent dans les caisses de lâĂ©tat, quâelle avait quâĂ mieux travailler Ă lâĂ©cole, et quâelle nâest quâune assistĂ©e.
Au fait, qui a dĂ©cidĂ© que câĂ©tait Ă elles et eux de choisir ce qui Ă©tait important pour lâavenir ? Personne : illes sont lĂ©gitimes de par leur seule existence. Illes ne se posent pas de questions vu que leur façon de voir le monde est la seule qui est pertinente, le reste nâexiste pas.
Et ne nous y trompons pas : si les riches dĂ©cident dâoĂč vont leurs impĂŽts, lâĂtat, privĂ© de ces recettes fiscales, dĂ©cide lui aussi de comment rĂ©partir ce manque Ă gagner. Ă lâheure oĂč lâĂ©tat se dĂ©sengage de plus en plus des services publics (sauf de la police et de lâarmĂ©e, pour autant que lâon puisse considĂ©rer quâil sâagisse vraiment de “services publics”), ça nâamĂšne rien de trĂšs rĂ©jouissant. Vivement des hopitaux financĂ©s par la famille de Wendel : lâhĂŽpital De Wendel, reservĂ© aux riches et aux mĂ©ritant·e·s !
Des membres de la fondation des de Wendel qui dĂ©cident de ce qui vaut la peine dâexister dans ce monde.
Ces gens ne vivent pas comme nous
Illes possĂšdent plusieurs maisons dans les capitales du monde, des chĂąteaux ou des bĂątiments historiques, illes prennent rĂ©guliĂšrement des jets privĂ©s, mangent des espĂšces en voie de disparition, passent leurs vacances lĂ oĂč on ira jamais, se payent un voyage dans lâespace, financent des projet qui dĂ©truisent le vivant, achĂštent des Ăźles autonomes en prĂ©vision de lâeffondrement du climat, dĂ©cident de lâavenir de centaines de salarié·e·s en petit comitĂ© dâactionnaires, dĂ©truisent la planĂšte de par leur existence de luxe, spĂ©culent sur la bouffe ou sur lâavenir… mais tout ça ne les choque pas, câest leur vie, ça leur paraĂźt normal et universel.
Illes ne peuvent pas imaginer quâon puisse galĂ©rer Ă payer un loyer ou la cantine de ses enfants. Illes ne payent pas de loyer ou de cantine, et si illes doivent le faire, illes payent des gens qui le font Ă leur place.
La tĂ©lĂ© tourne autour de leur vie. Le cinĂ©ma, les romans, la culture ne parlent majoritairement que de ces gens-lĂ ou de leurs valeurs. Câest normal, ce sont elles et eux qui rĂ©alisent les films ou qui possĂšdent les studios.
Illes possĂšdent les mĂ©dias et dĂ©cident de ce qui doit ĂȘtre diffusĂ© ou pas.
Ils vont dans les mĂȘmes Ă©coles
DĂ©fendent le mĂȘme systĂšme
AffrĂštent les mĂȘmes charters
Sont au service des mĂȘmes entreprises
RĂ©priment avec la mĂȘme police
Travaillent avec les mĂȘmes banques
Envoient les mĂȘmes soldats et les mĂȘmes tanks
Gauche – droite
Sociale démocratie, capitalisme
Câest la mĂȘme quoi ?
MĂȘme exploitation et mĂȘme contrat !
MĂȘme exploitation et mĂȘme combat !
â Skalpel, Gauche – Droite, 2007.
Illes sont Ă la tĂȘte des gouvernements de presque tous les pays du monde.
Les fascistes les ont toujours soutenu·e·s et inversement [7].
Illes nâagissent pas en pensant Ă mal, illes sont convaincu·e·s que les valeurs (le mĂ©rite, le travail, la famille…) et le mode de vie quâilles dĂ©fendent est ce quâil y a de mieux pour lâhumanitĂ©.
Illes entretiennent leur vision du monde communautariste et sectaire en mettant leurs enfants ensemble dans des Ă©coles privĂ©es plutĂŽt quâĂ lâĂ©cole publique avec des pauvres.
Ce nâest pas un complot, câest juste la classe dominante du systĂšme capitalite : la bourgeoisie.
Et actu.fr nous montre la voie Ă suivre en identifiant ses principaux membres [8].
Camarades de la rĂ©daction dâactu.fr, continuez Ă cacher des signes dans vos articles pour nous donner vos analyses et vos instructions !
Nous sommes avec vous !
Nous avons entendu votre appel !
Et nous y répondrons !
ERSJ
Source: Manif-est.info