Des milliers de personnes se sont Ă nouveau rĂ©unies Ă Paris, par un froid glacial, pour manifester contre la #LoiSĂ©curitĂ©Globale. Le parcours, plutĂŽt inhabituel, Ă©tait censĂ© rallier la Place de la RĂ©publique depuis la Porte des Lilas. Ce nâest quâau prix dâune combativitĂ© exemplaire et de violents affrontements quâune partie de la manifestation a effectivement rĂ©ussi Ă rejoindre le point dâarrivĂ©e.

DĂšs le dĂ©but, un dispositif policier beaucoup plus pressant et agressif que samedi dernier collait la tĂȘte de cortĂšge, oĂč de nombreux Gilets Jaunes affichaient leur dĂ©termination. DerriĂšre, plusieurs collectifs antiracistes et familles de victimes dĂ©filaient « contre un Ătat policier qui mutile, assassine et stigmatise ».

Ă peine la manifestation Ă©lancĂ©e, de premiers affrontements Ă©clataient, les lignes de FDO essuyant des tirs nourris de feux dâartifice, pĂ©tards, ampoules de peinture, canettes et autres projectiles. LâhostilitĂ© envers la police Ă©tait palpable parmi les manifestants, excĂ©dĂ©s devant la mise en place dâune tactique de maintien de lâordre ouvertement provocatrice. Alors que Macron la veille nâavait rien trouvĂ© de mieux Ă annoncer que la crĂ©ation dâun numĂ©ro vert pour lutter contre les violences policiĂšres, le dispositif dĂ©notait clairement de la part de la prĂ©fecture une volontĂ© dâintimider et dâaller au contact.

Le cortĂšge commençait Ă descendre lâavenue de Gambetta, tandis que les flics lâencadraient des deux cĂŽtĂ©s, accroissant la tension. Une fois passĂ©e la Place Saint Fargeau, les affrontements ont repris, avec une intensitĂ© supĂ©rieure : charges et contre-charges ont rythmĂ© lâaprĂšs-midi, les forces de lâordre se voyant contraintes Ă plusieurs reprises au recul. Quelques voitures ont Ă©tĂ© brĂ»lĂ©es au passage, les manifestants se servant du mobilier urbain et de barriĂšres de chantier pour forcer leur avancĂ©e.

Deux banderoles ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es, et immĂ©diatement prises pour cible par les BRAV, dont les charges brutales ont fait revenir la manifestation quasiment jusquâĂ son point de dĂ©part, au prix de gazages intensifs. Sur le chemin, lâagence bancaire BRED faisait lâobjet dâune inspection populaire en bonne et due forme, voyant ses dossiers, archives et matĂ©riels informatiques Ă©parpillĂ©s façon puzzle, avant dâĂȘtre brĂ»lĂ©s devant les acclamations de la foule.

Ă ce moment-lĂ , une nasse sâest formĂ©e, la tĂȘte de cortĂšge ayant dĂ» reculer au niveau des camions syndicaux. Une partie de la manifestation sâest dispersĂ©e, tandis que lâautre a continuĂ© son chemin jusquâa RĂ©publique, oĂč de nouvelles tensions ont eu lieu, la place Ă©tant noyĂ©e sous les gaz Ă lâheure oĂč nous Ă©crivons ces lignes.

Si la journĂ©e de samedi dernier avait un parfum de 2016, celle dâaujourdâhui a illustrĂ© une sorte de fusion entre lâhĂ©ritage du cortĂšge de tĂȘte et lâesprit Gilet Jaune, transformant la manifestation, dĂšs son dĂ©part, en Ă©preuve de force, refusant de se laisser encadrer par les forces de lâordre, et tĂ©moignant dâune volontĂ© populaire diffuse de combattre jusquâau retrait total de la #LoiSĂ©curitĂ©Globale.

Ce nâest quâau prix dâune solidaritĂ© collective sans faille et dâun refus de la dissociation entre bons et mauvais manifestants que le mouvement en cours rĂ©ussira Ă maintenir la pression sur le gouvernement jusquâĂ le faire plier.

Source: Acta.zone