Durant cette saison 2019-2020 nous proposons durant les rencontres mensuelles, deux temps :
- 1er temps : une lecture-discussion collective dâextraits des livres de Robert Kurz, « La Substance du capital » (LâEchappĂ©e, 2019) et de Roswitha Scholz, « Le Sexe du capitalisme » (Crise & Critique, 2019). Chaque mois nous alternerons entre des lectures dâextraits de ces ouvrages.
- 2nd temps : une causerie autour dâune prĂ©sentation sur une thĂ©matique dĂ©veloppĂ©e par les courants de la critique de la valeur/critique de la valeur-dissociation par un.e des participant.e.s.
Au programme de la rencontre de Vendredi 22 novembre Ă partir de 19h
Pizzeria Belfort, 2 Rue Bertrand de Born, 31000 Toulouse
20h30 : ClĂ©ment Homs proposera une prĂ©sentation-dĂ©bat sur le thĂšme : LâEtat comme mĂ©canisme de traitement politique du capitalisme et le mouvement antipolitique qui vient
Lâorganisation des sociĂ©tĂ©s modernes dans lesquelles rĂšgne le mode de production capitaliste apparaĂźt comme une gigantesque collection dâĂtats et de nations, de lois et de constitutions, de droits et de politiques publiques, de normes et de codes, dâĂ©lections et de rĂ©fĂ©rendums, dâappareils bureaucratiques et de collectivitĂ©s locales, dâarmĂ©es et de polices, de nasses et de nappes de gaz, dâassassinats, de guerres, de services secrets et de prisons.
Mais en dĂ©pit des bibliothĂšques entiĂšres qui leur ont Ă©tĂ© consacrĂ©es, ces institutions Ă©tatiques et politiques demeurent parmi les objets les plus mystĂ©rieux et leur sacralisation reste la religion moderne la mieux partagĂ©e, y compris au sein de lâanticapitalisme tronquĂ© de gauche et tout particuliĂšrement dans les rangs du gauchisme trotskyste, de lâĂ©cologie politique ou de lâanti-nĂ©olibĂ©ralisme altercapitaliste. Toute confrontation entre Ă©conomie et politique qui pose ces deux sphĂšres comme extĂ©rieures lâune Ă lâautre, sans parvenir Ă apprĂ©hender la connexion qui les englobe toutes les deux dans le rapport valeur et la substance travail, demeure irrĂ©mĂ©diablement tronquĂ©e et aboutit Ă lâune ou lâautre des diverses variĂ©tĂ©s dâillusion politique qui rĂšgne chez lâĂ©lecteur de gauche/extrĂȘme-gauche.
Il sâagit rien de moins que de penser Ă nouveaux frais, politique et Ă©conomie, Etat et marchĂ©, pouvoir et argent, planification et concurrence, Ă©tat normal et Ă©tat dâexception, travail et capital, comme inhĂ©rents Ă un systĂšme capitaliste fait de polaritĂ©s dynamiques, oĂč lâEtat et la politique forment plus particuliĂšrement lâespace fonctionnel extra-Ă©conomique et antagonique qui permet le traitement politique de la reproduction prĂ©tendument sans friction, du processus de valorisation du capital.
Il en rĂ©sulte une critique de lâEtat bien diffĂ©rente de celle proposĂ©e par le marxisme traditionnel. Loin dâĂȘtre adĂ©quate pour les luttes sociales, la dĂ©signation courante de lâEtat comme « comitĂ© exĂ©cutif de la bourgeoisie » qui finira par se solidifier en un concept nĂ©gatif dâ« Etat de classe », sâavĂšre lâexpression dâune subjectivation sociologique qui rendra possible son corollaire positif dâ« Etat prolĂ©tarien ».
DĂšs lors, comme lâavaient dĂ©jĂ annoncĂ© lâanarchiste Gustav Landauer, le Manifeste contre le travail du groupe Krisis ou John Holloway dans “Changer le monde sans prendre le pouvoir“, et comme lâexpĂ©rimente concrĂštement le mouvement zapatiste au travers de sa « politique par le bas », la nouvelle lutte anticapitaliste ne peut ĂȘtre assurĂ©ment quâune lutte anti-politique, contre la « politique par en haut », contre et au-delĂ de la forme-Etat, des partis, de la forme-droit et de la dĂ©mocratie bourgeoise. Cette « politique dâen bas » comme antipolitique Ă©crit JĂ©rĂŽme Baschet, « est celle de lâautonomie, câest-Ă -dire de la capacitĂ© collective Ă sâorganiser, Ă partir des lieux de vie, Ă partir de lâexpĂ©rience concrĂšte des habitants » au sein de nouveaux rapports sociaux communisĂ©s, est certainement la mieux Ă mĂȘme de dĂ©jouer la double abstraction dĂ©sormais fusionnante de lâĂconomie et de lâĂtat.
https://www.facebook.com/events/737009303392356/
SoirĂ©e organisĂ©e par le Cercle critique de la valeur-dissociation Occitanie et le collectif dâĂ©dition Crise & Critique.
http://www.palim-psao.fr/
http://www.jaggernaut-revue.fr/
http://www.editions-crise-et-critique.fr
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NĂ© en 2016 Ă la suite dâun mouvement social, ce cercle entend nourrir la participation aux luttes sociales dâune discussion thĂ©orique et critique Ă partir des textes de Marx, Kurz, Jappe, Scholz, Trenkle, Lohoff, Debord, Postone, et plus largement du courant de la critique de la valeur-dissociation et de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration de lâEcole de Francfort. La « critique de la valeur-dissociation », inspirĂ©e par Marx mais sans sây limiter, procĂšde dâune critique radicale du travail et de lâargent, de la marchandise et de la valeur marchande, de lâEtat et du patriarcat, du sujet moderne et des idĂ©ologies de crise.
A chaque sĂ©ance, les participant.e.s se proposent dâexposer une rĂ©flexion originale ou de prĂ©senter les nĆuds argumentatifs et enjeux dâun texte, afin dâintroduire une rĂ©flexion collective et des discussions vivantes.
Source: Iaata.info